La caresse de la baleine
Tadoussac – Québec / Canada
Avec les bélugas, et le plus souvent avec les baleines, ne vous attendez pas à une démonstration de force ou de masse. On ne voit qu’une petite partie de leur 5, 6, 10, 15 ou 30 mètres et paradoxalement, c’est justement ce qui constitue la magie de l’instant.
D’abord il n’est pas aisé de les voir, et si on en voit, l’instant est furtif. La patience qu’il faut développer et la rareté du moment, multiplient le sentiment du privilège que l’on ressent. Car c’est un privilège de voir les plus grandes créatures de la planète, évoluer si lentement et si gracieusement dans leur milieu, sans jamais lui nuire. Même leur façon de se nourrir, filtrer le plancton de l’eau, semble dénuée de violence. Malgré leur masse et leur force, elles semblent toujours douces et passives. Elles semblent vivre avec la mer ; le plancton abondant du Saint Laurent pour se nourrir en été, les mers chaudes des Caraïbes pour mettre bas en hiver. Elles
vivent avec la mer, sans jamais la dompter, mais profitent de ses avantages pour atteindre des tailles aux limites du vivant. Elles le font avec tant de finesse que leur passage ne laisse aucune trace. Que leur chemin ressemble à une caresse.