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En début d'après-midi nous nous promenons sur la prairie faisant face à El Capitan, le plus grand bloc de granit d'un seul tenant, au monde. Une paroi de 900 mètres, réunissant tous les attraits majeurs pour un varappeur. Ils sont d'ailleurs plusieurs à en faire l'ascension sous nos yeux. Tandis que nous les observons, Doug, s'approche de nous, une lourde corde de grimpe enroulée autour du bras. Il nous a entendu parler français (facile avec les enfants toujours très discrets) et tient à nous communiquer sa passion de la montagne. Il nous apprend tout un tas de choses : qu'il faut entre 5 et 9 jours pour réaliser cette ascension (le record est de 9 heures, réservé aux fous), que des hommes, des femmes et même un enfant de 9 ans (avec son papa guide de Chamonix – cocorico) s'y piquent avec passion, quel matériel et  quantité d'eau emporter, comment dormir dans le vide accroché à la paroi, etc... Les enfants iront même jusqu'à poser la question du comment faire popo au dessus du vide. Doug répondra aussi gentiment à cette question.
hauteur du sol serait totalement anodin. A cet hauteur, nous devons faire un effort important pour              
Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eut une de ces petites surprises inatendues, non  planifiées, qui nous plaisent tant en voyage. Celle-ci n'en sera pas des moindres. En route vers la Death Valley, nous traversons Trona, un village désert, tel un village fantôme. Soudain, nous sommes arrêtés par la police pour laisser passer en sens inverse un flux de plusieurs centaines de véhicules qui quittent la route, pour suivre une piste qui se perd dans le désert. Nous nous risquons à demander au policier ce qui se passe. La route pour la Death Valley est-elle fermée ? Y-a-t-il un accident ? Rien de tout cela. Il s'agit de l'événement annuel de la petite ville de Trona qui vit de son unique ressource : l'usine d'extraction de borax. Une fois par an, la mine ouvre ses portes aux chasseurs de cristaux de sel. Durant la semaine, le personnel qualifié de la mine, a foré puis miné un emplacement de choix sur le lac salé tout proche.

Lorsque nous arrivons près du bureau d'enregistrement, nous sentons l'excitation de tout un chacun. Les organisateurs en premier lieu, qui sont forts contents de nous expliquer de quoi il s'agit et comment tout cela fonctionne.     
les habits, assis sur des petits tabourets, ou plongeant jusqu'aux chevilles dans la mélasse, chacun à sa manière, mais tous avec un seul objectif : trouver le cristal de sel à la forme parfaite. Le sel n'a, comme on peut l'imaginer aucun valeur marchande, il s'agit ici du simple plaisir de trouver, gratter, fouiller, chercher, patauger et goûter à l'excitation des chercheurs d'or......

Après 2 heures, la deuxième extraction à lieu. Un tuyaux est replongé sous la croûte salé à 6 mètres de profondeur et une pompe est mise en route. Un gros jet d'eau salé, chargé des     
Accablés par le soleil et la chaleur se reflettant sur le lac de sel blanc des kilomètres à la ronde, fatigué par la fouille et les mains un peu coupées par les cristaux et les habits cristalisés par le sel, nous rentrons, tout comme les autres, chargés de trésors merveilleux et heureux. Une journée formidable, une journée magique et innatendue. Une perle de plus à notre collier de souvenir. Une perle de cristal ! (voir la vidéo)
C'est à la tombée du jour que nous entrons dans le parc de la Vallée de la Mort, le plus grand des parcs nationaux avec ses 1 335 000 hectares et ses 1000 km de routes et pistes. A peine avons-nous le temps de parcourir une route mi-goudronée, mi-piste, à peine avons nous le temps de trouver un endroit pour passer la nuit que déjà le ciel s'est habillé de rose et violet et s'étiolle de quelques lumières. Aux alentours, aucune, mais vraiment aucune pollution lumineuse. Il fait froid (étrange pour un des points les plus chauds de la planète) et la clareté du ciel ne s'en porte que mieux encore. Nous décidons d'attendre la nuit pour ressortir observer la voûte céleste. Nous sommes déjà en pyjama et il fait vraiment frisquet lorsque nous plantons notre visage au ciel, mais le spectacle sera superbe. Le ciel est criblé de millions d'étoiles. La Voie Lactée est si lumineuse que l'on peut la toucher du doigt. Des étoiles filantes nous offrent plein de voeux secrets et nous rentrons vite nous réchauffer dans nos lits des étoiles plein les yeux.

Le lendemain,  nous trouvons de l'eau pour faire le plein tel qu'il est recommandé de le faire dans les guides et sur les panneaux d'information. Et oui, la Vallée de la Mort qui se situe à -86 m au-dessous du niveau de la mer est aussi l'endroit le plus désertique et le plus chaud de l'Amérique du Nord. Toutes les précautions sont prises : faire le plein d'essence, le plein d'eau et prendre de quoi boire 4 litres par personnes et par jour. Il peut faire si chaud ici que   

Nous commencons la découverte par le Mosaic Canyon. A son entrée, Alexandre trouve un bâton de marche qu'un touriste à oublié. Le bâton est patiné par de nombreuses marches. A son sommet est accroché un couteau dans un étui de cuir. Le pied est lacé d'un lien de cuire qui enserre une tresse de Sweet Grass. C'est étrange d'oublier un tel objet. Pendant que nous petit déjeunons avant la marche, nous observons une voiture 4x4 qui remonte la piste à toutes allures. Alex se précipite avec le bâton hors du pamking car tandis que la voiture s'immobilise. Un homme, cheveux et barbe blancs, chapeau de cow-boy, tend le bras vers Alex pour récupérer le bâton. Il a les yeux plein de larmes et sa voix s'étrangle lorsqu'il nous explique que ce bâton, fait de bois de redwood, a plus de 1000 ans et qu'il ne l'a jamais oublié nulle part de toute sa vie. Il est visiblement très ému. D'où lui vient cet objet ? Un héritage ? Une transmission ? Nous lui disons qui nous avions reconnu la tresse de Sweet Grass grâce à notre rencontre avec Miles l'Amériendien (voir  
carnet de bord Canada). Il est encore plus touché. Il se retourne vers sa compagne qui sort à son tour de la voiture et revient avec un petit présent (un tableau d'indien en sable). Nous protestons, disant que c'est normal, qu'il n'y a pas de quoi... il coupe court, nous regarde dans les yeux et nous dit : "Let it happen..." Et bien oui, nous laisserons ce moment marquer cette journée. L'objet qui ne représentait rien à nos yeux a priori et tant à ses yeux, devient le lien furtif et innatendu qui se crée l'espace de quelques minutes entre les êtres. Let it happen...

La marche elle-même plaira beaucoup aux enfants puisqu'elle permet toutes sortes d'escalades. Il s'agit du lit d'un torrent asséché ayant sculpté et poli des roches blanches, roses, oranges ou marbrées, très étroit en certains endroits. Ils grimpent, sautent, s'accrochent aux parois et en plus peuvent conseiller leur Maman sur comment négocier telle ou telle prise, comment tirer sur les bras, s'appuyer sur les genoux, bref un domaine où, ils le comprennent rapidement, ils sont bien plus à l'aise que leur Maman. Ce qui leur plaît doublement : être plus fort que Maman et en plus pouvoir lui montrer comment s'en tirer... Les couleurs et les formes sont incroyables et on fait demi-tour à contre-coeur après 2 heures de marche. La Vallée est immense et nous ne pouvons malheureusement pas tout faire jusqu'au bout.

Des dunes de sables à l'allure saharienne (Dunes), de petites touffes d'herbes à hauteur d'homme éparpillées sur des kilomètres carrés (Devils Corn Field) ou le Cratère d'Ubehebe, apparu il y a "seulement" 2000 ans, dans un paysage de gravier volcanique noir et Badwater, le point le plus bas d'Amérique du Nord, un lac salé à 86 m sous le niveau de la mer, sont les autres lieux qui ponctuerons la journée. Le soir venu, nous passons à nouveau un moment à observer les étoiles. Nous voulons profiter d'un ciel si clair avec zéro source lumineuse aux alentours. C'est ainsi, debout dans le noir, le nez en l'air que nous entendrons notre premier coyotte. Un petit aboiement timide dans les fourrés au loin. L'aboiement en soit, n'a pas de quoi fouetter un chat ;o). Non ce qui est drôle, c'est que ce gloussement soit suivi immédiatement par un, puis deux, trois, puis des dizaines d'autres aboiements dans la nuit. Cela vous fait tout bizarre de réaliser qu'alors que vous vous croyiez seul dans le désert, il se trouve en réalité une bonne vingtaine de coyotte à moins de 50 mètres de vous ! Bon ils n'ont pas hurlé, tel que le ferait des loups, mais ça vous donne quand même une soudaine envie de vite rentrer dans la carapace du pamking car.

Au petit matin, c'est encore un coyotte qui se promène autour du campement. Il trottine à son aise, mais s'enfuit, les pattes à son cou, à la vue d'une feuille blanche volante accrochée à un poteau.

Aujourd'hui, nous ne verrons que peu la Vallée. En effet, parfois, ou parfois souvent, les cours de la journée prennent bien plus lontemps que prévu. Soit que les boys ne soient pas très concentrés, soit que la matière à couvrir soit plus ardue ou soutenue que prévue, ou peut-être que nous ne sommes pas toujours les meilleurs profs du monde. Toujours est-il que nous demarrons la journée qu'à 15h00.... Ce qui nous laisse quand même le temps de voir le Devils Golf Course, un endroit où la terre est si craquelée avec des creux parfois de 50 cm, qu'il faudrait des talents diaboliques pour y jouer au Golf. Nous suivons également la boucle d'Artist Drive, qui offre une palette de couleurs de terres et de rochers qui passent sans transition du rouge, au vert, au rose, au brun, au noir, au blanc ou à l'étain. Sans vraiment pouvoir l'identifier, il nous semble même y voir du bleu. Nous finissons la journée sur une vraiment trop petite incursion dans le Golden Canyon. Les couleurs sont ici aussi d'une grande variété et relevées par la texture des roches qui sont pailletées, feuilletées, en cheminées surplombées de monolithes en tel équilibre que le premier coup de vent semblerait pouvoir les faire choir.

On quitte au petit matin le parc en passant par le Zabriski View, jettant une dernière fois une poignée de couleur dans nos yeux et montant sur le Dante View qui offre une vue spectaculaire sur l'entièreté de la Vallée. Le vent est en cet endroit aujourd'hui si fort, que même Gilles, notre ours polaire familale, ne tient pas plus de 10 minutes dehors.
Ce point de vue nous autorise par la fenêtre d'admirer un endroit où nous venons de passer 3 jours envoûtants.
Il fallait bien que ça arrive un jour ! Et bien oui, après quatre mois de voyage, nous visitons pour la première un endroit qui ne nous a pas plu, mais alors vraiment pas : Las Vegas. Non pas que nous soyons puritains, choqués par le jeu, ou mal à l'aise avec l'aspect grand bordel du coin, mais la magie n'aura pas lieu. Tout nous semble bien trop démesuré, artificiel et kitch. Les gens sensés s'amuser affichent une bien triste mine devant les machines à sous ou les tapis de jeux. Les affiches publicitaires très évocatrices choquent   
un tantinet les enfants et ne sont même pas sexy. Ce qui nous dérange le plus c'est que l'attrappe touriste soit si flagrant et que personne ne s'en cache. Ni ceux qui l'organisent, ni ceux qui y plongent......

Les tours d'Excalibur ne tiendront pas un siècle, les lions se meurent d'ennui chez MGM, les sphinx de Luxor sont en plastique, les colonnes du Cesar Palace en contre-plaqué peint, les volcans du Mirage sont bien tièdes et les pirates de Treasure Islande chantent Disney en string....

Essayons d'être un peu plus positif, nous avons quand même apprécié les fontaines du Bellagio et avons rencontré un groupe de touriste français fort sympathique.05/10
Nous arrivons à Yosemite un jour de pluie et de neige ! Dès que ça s'est calmé, nous allons chercher de la nourriture dans   

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