Accueil

retour à l’accueil

Photos
SDM
Infos
Contact
Projet
Projet
Carnets_Parents
Carnets_Parents
Carnets_Alexandre
Carnets_Theophile
Carnets_Fenouil
Accueil
La frontière traversée, l'atmosphère et les paysages nous font penser à une île sous les tropiques. En effet, le Belize est une île culturelle au milieu d'un océan hispanophone. La langue officielle est l'anglais, enfin un créole bien pimenté. Même métissée, la couleur de       
peau est majoritairement noire et héritée des esclaves venu d'Afrique dans cette ex-colonie britanique. On bascule ainsi en une fontière de la musique rancha au reagae, du sombrero au bob tricolore cachant les dreadlocks....

La route est relativement bonne, flanquée de quelques rares maisons aux peintures craquelantes. Nous croisons une file de centaines de camions lourdement chargés de canne à sucre, faisant la queue pour entrer dans l'usine de sucre de canne...
Pas de panneaux, pas de magasins, pas d'immeubles... rien que le vert de l'herbe rappellant les pâturages suisses. Nous avançons jusqu'à la première "ville" Orange Walk; une route principale avec quelques maisons mitoyennes... Quelques centaines d'âmes. Nous mangeons dans un des nombreux restaurants – chinois ! – avant de reprendre la route vers Crooked Tree Wildlife Sanctuary, une réserve ornithologique.
Nous quittons la route principale pour nous engager sur une piste – il n'y a pas de route secondaire ici – qui nous emmène au travers d'un lac marécageux vers la réserve.
Après quelques kilomètres nous arrivons devant le "Visitor center", une vieille baraque sur pilotis, où nous rencontrons Steeve, Ranger et maître des lieux depuis 24 ans. Sa mère est écossaise, son père africain, sa grand-mère mexicaine... Il parle un créole qui est un mélange d'anglais, d'espagnol et de maya... incompréhensible pour nous.
Nous sommes autorisés à dormir devant la bâtisse, face au lac. Il y a des crocodiles mais sur la rive opposée, ici on ne risque rien. Mais par prudence, il ne faut pas se baigner; un touriste a été dévoré par un crocodile en octobre dernier... Mais c'était sur l'autre rive, celle où il y a les crocodiles...
Plus tard dans la soirée nous rencontrons également Alex et Sandra, un jeune et sympathique couple français.
Evidemment, nous faisons également connaissance avec les enfants locaux ; Simon, Amisha, Ashton et Jair... et leurs petits chiots.
Aujourd'hui il fait mauvais.  A la place de la ballade prévue, ce sera CNED... Tout le monde est ravi. Mais difficile d'étudier avec Ashton et Amisha qui rôdent autour du camping car et essaient d'y entrer. Bref, après quelques minutes nous sommes à 6 pour étudier... Les enfants sont métissés et magnifiques. Ils sont intéressés par tout et leur regard curieux de leurs yeux noisettes pétillant nous font fondre.

Un peu plus tard, nous allons faire quelques courses dans ce village qui est en fait une communauté de 700 personnes qui vivent hors du temps. Une ambiance amicale flotte ici. Tout le monde se connait et se salue. Les 4 églises présentes (adventiste, pentecôtiste, méthodiste.....) y sont peut-être pour quelque chose. On a l'impression de marcher dans un campus.

L'épicerie se résume à une pièce mal éclairée de 15 mètres carrés avec les denrées de base gardée par un vieux chien courbé. Pour les fruits et légumes, il faut marcher un peu plus loin sur le chemin, vers une petite baraque de... 2 mètres carrés qui ouvre de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00. Des colibris furtifs nous surprennent sur le bord du chemin.

Nous passerons la soirée avec Alex et Sandra et... des bonnes crêpes... Nous parlerons de vie, de voyage... et découvrirons que nos invités ont déjà parcouru, en plusieurs fois, une bonne partie du monde... Chapeau.
Allez aujourd'hui, on va marcher et observer les oiseaux. Il y en a de toutes sortes, des colibris aux échassiers en passant par les canards, les vautours ou les passereaux... Quelques heures de ballade dans cet espace serein où le temps n'a pas cours.
Nous reprenons la route vers le sud et le Baboon Sanctuary, une réserve naturelle pour les singes hurleurs.
Arrivés sur place nous sommes interpellés par un homme au milieu de la route qui tente de nous convaincre de dormir dans son "camping" écologique à développement durable où il a pû créer une relation unique avec les singes hurleurs... mmouai. Un peu plus loin, le visitor center aux couleurs du WWF ne nous inspire guère. Nous faisons demi tour et retournons voir notre éco-businessman.
Nous optons pour une visite immédiate. Ici, écologie oblige, on n'utilise pas de produit chimique anti moustique, juste un bouquet d'herbes séchées en guise de chasse mouche. Pendant que nous écoutons notre guide nous expliquer la relation extraordinaire qu'il a tissé avec les singes – mmouai - Garett, un grand débonnaire ressemblant à un rappeur est partie voir si lesdits singes étaient là. Un peu plus loin, on entend une série de cris déchirants... oui les singes sont bien là, mais à son retour, Garett nous emmène d'abord – en tongues – vers la jungle, du côté opposé où se trouvent les singes. Nous sommes venus voir les singes, pas la jungle ? Bon, on le suit et on se dit que c'est un bel attrape-touristes. Ce n'était pas un enregistrement que l'on a entendu par hasard ?
Garett nous explique les lianes, les arbres, les plantes, les insectes. Ah oui les insectes... et surtout les moustiques. Ils sont nombreux, voraces et s'en donnent à coeur joie. Du coup, à chaque fois que notre guide ne nous           
regarde pas - pshit pshit - on s'aspèrge de produit antimoustique... l'écologie a ses limites.
De retour à notre point de départ, Garett s'arme de bananes et va appeler les singes. Nous voyons descendre d'un arbre une petite famille de 5 individus. Un mâle et un petit viendront manger dans notre main. Parfois brutaux, il ne faut pas leur refuser un bout de banane, sinon gare...
Nous passerons la nuit ici, dans une moiteur accablante et sous la pluie. Sympas les singes, mais un peu attrape-touristes quand même.
Il pleuvine sur la route qui nous mène au zoo de Belize. La visite, que le guide annonçait comme exceptionnelle, est tout de même un peu légère. Mais nous passons quand même un chouette moment dans ce zoo construit selon un concept différent. En effet, ici on a construit les barrières autour de la jungle et non reconstitué un décor artificiel pour y accueillir les animaux. Singes hurleurs, koatis, tapirs, perroquets seront au programme. Mais celui qui nous laisse un souvenir marquant est le jaguar. Jeune et très joueur il s'amuse à sauter partout, à faire semblant de nous sauter dessus et s'est
pris "d'amitié" pour Théophile en particulier. Il le suit tout le long du grillage. Théo court de gauche et droite et le jaguar le suit en courant d'un pas feutré. Dès que Théo s'accroupit pour être à sa hauteur il essaie de passer la patte au travers des grillages pour être touché. Les griffes ne sont pas dehors, et on se rassure en se disant qu'il s'est fait un nouveau copain... ou peut-être le félin s'est tout simplement choisi le plus facile des beef steak des Matton...

Il pleut maintenant très fort lorsque nous nous engageons sur la piste qui mène à Caracol, site Maya découvert dans les années 80, noyé dans la jungle. Semi caillouteuse et de terre battue, la piste est assez difficile à pratiquer par ce temps. Mais ça passe quand même. Au loin, de face, une Land Rover nous fait des appels de phares. Il nous semble pourtant ne pas utiliser trop de place sur la route. Mais arrivé à notre hauteur, nous comprenons qu'il s'agit de la voiture de Maryline et Vincent rencontré à Xpu-Ha. On échange quelques mots sous la pluie battante en restant dans nos véhicules respectifs. Puis une autre voiture qui veut passer nous oblige à reprendre la route. Qu'à cela ne tienne, nous sentons bien que nous allons nous revoir....

Après une piste pour le moins détrempée et cahotique, nous voilà à Augustine, village abandonné où vivent un garde forestier, une patrouille de militaires et deux ou trois autres personnes.
Maryline et Vincent nous ont averti qu'il faut s'inscrire sur un registre et suivre une patrouille militaire dont le convoi part à 9h00 pour se rendre à Caracol quelques 30 km de piste plus au Sud. En effet, la région limitrophe du Guatémala est jugée comme peu sécuritaire – plusieurs touristes se sont fait agressés par des bandits guatémaltèques venus par la jungle. Du coup des patrouilles militaires ont lieu dans la jungle.
Nous sommes donc dans l'obligation de suivre le cortège matinal.

Les militaires nous font comprendre que notre véhicule pourrait ne pas passer le reste de la piste qui se dégrade rapidement. Alors, nous demandons au chauffeur d'un mini van qui accompagne deux toursites britaniques venu de San Ignacio ce matin si nous pouvons embarquer avec eux. Moyennant un prix biensûr, nous voilà dans la camionette. Dès les premiers kilomètres nous sommes ravis de ne pas être ici avec notre bon gros camping car. Les ornières d'un passage difficile ne nous auraient sans aucun doute pas laissé passer. Le conducteur, la quarantaine, porte une chemise à carreaux, un pantalon gris large coincé dans des bottes en plastique bleu. Sur la tête un bonnet de laine tricottée retient des dreadlocks nonchalantes. Nous sommes étonnés que la route soit subitement goudronnée après 25 km de mauvaise piste. Les yeux mi-clos et tranquilles le chauffeur nous répond que c'est parce qu'ici la piste était vraiment trop mauvaise...
La visite de Caracol se déroule sous un ciel plutôt gris et il fait frais. Vu les difficultés d'accès, il y a vraiment très peu de visiteurs – une trentaine - et c'est plutôt chouette. Le site ayant été découvert il y a une vingtaine d'années, seule une petite partie a été fouillée et restaurée. Caracol la Maya fût si importante qu'elle tenait tête à Tikal que nous visiterons dans quelques jours.
Les fouilles continuent de février à mai, lorsque la météo le permet. Nous visitons les baraquements fort sommaires des archéologues et nous amusons à penser qu'il s'agit problement d'étudiants qui seuls acceptent de travailler dans une telle précarité. Nous repartons à 14h00, heure du départ du convoi de retour. A la question : " La route sera-t-elle un jour complètement goudronnée ?" le chauffeur réponde : "Not in my life time", ce qui, nous le comprenons, lui assurera un travail durant de longues années encore. Les bus de voyageurs continuent leur chemin tandis que nous descendons à Augustine. (voir la vidéo)
Nous demandons à visiter une grotte nous loin de là – Rio Frio -, mais encore une fois il nous faut suivre un "convoi" c'est-à-dire deux militaires sur un quad qui foncent à toute vitesse dans les prés – visiblement ils s'éclatent - tandis que nous suivons tout doucement la piste. Arrivés sur place il nous indique où stationner, mais pour la première fois du voyage nous nous embourbons dans la boue. Comme prévu, Natacha panique, les enfants trouvent ça très rigolo et Gilles retrousse les manches. Après quelques manoeuvres et avec l'aide d'un militaire, d'un voyageur et de Gilles qui poussent, nous sortons de la boue. Ouf ! On visite la grotte et repartons sur le camping toujours aussi tranquille. Nous profitons d'une douche bien froide dans des locaux forts rudimentaires mais efficaces et passons la soirée aux devoirs. Et oui, ceux-là ne nous lâchent pas.

Ce matin il fait beau et nous attaquons la piste avec une certaine gaité dans le coeur. Nous sommes ravis de la visite de la veille, mais aussi, il faut le dire, contents d'avoir conduit sur une piste, suivi un convoi militaire, être sortis d'un embourbement et de nous être finalement habitués à prendre des douches froides. Enfin peut-être que l'on commence à se sentir de vrais (apprentis) aventuriers. Le paysage est intense, lavé par la pluie des jours précédents. La piste sèche vite mais laisse de grandes flaques dans lesquelles nous nous amusons comme des enfants jouant au Paris-Dakar. Plus personnellement, le paysage, le village inhabité et la piste me rappelle aussi les récits que me faisait mes grands-parents de leur vie fascinante et dure aussi à Madagascar. Toutes ces histoires auxquelles j'avais donné des images et des sons imaginaires trouvent soudainement un corps, une réalité, ma propre réalité.
Sur la fin de la route nous croisons des ménonites sur leur charrette qui sont en grand nombre dans la région. La route goudronnée nous mène à San Ignacio, ville étape avant le passage au Guatémala. Dans le camping, nous rencontrons la famille Cousinié.  Nathalie, Jacky, Quentin et Benjamin remontent du Sud vers le Nord avant de partir sur l'Afrique. Quention et Benjamin ont le même âge qu'Alex et Théo... et donc les mêmes devoirs. Le courant passe si bien entre nous et les enfants que de fil en aiguille nous décidons de rester une journée supplémentaire ensemble. On répare, on revisse, on fait l'école, on mange et surtout on parle. On échange les bonnes adresses, les points GPS, les cartes et on se recharge les batteries de voyageurs. Un seul regret, nous n'allons pas dans la même direction. On se donne rendez-vous en France dans 1 an et demi car ils voyagent pendant 3 ans (leur site).
Nous quittons le Belize avec le regret de ne pas y avoir passé plus de temps. Il faut annoncer le nombre de jours que l'on restera dans le pays au moment d'y entrer. Et nous ne pensions qu'y passer sans réellement visiter. Mais l'ambiance très différente qui y règne, la tranquilité rasta des habitants et leur gentillesse tropicale nous ont enchanté.

Carnet de route précédent

012_mexique_est
RETROSPECTIVE SUR LE BELIZE

Quel dommage que nous n’y soyons resté qu’une semaine. Rien d’extraordinaire à voir ou à faire (hormis pour les plongeurs). Mais il se dégage de ce sympathique petit pays un bonheur simple de vivre.
Un pays qui mérite de s’y arrêter plus longtemps... Yo man !

Carnet de route suivant

014_Guatemala