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Après une lonnnnnngue montée, nous arrivons à San Cristobal de Las Casas, à plus de 2000 mètres d'altitude.
A peine installés, nous partons à la découverte de ce petit bijou de ville. Des étroites  rues colorées au chemin pavé, des églises bleues, rouges ou jaunes, une multitude de tribus costumées et des voyageurs altermondialistes, peut-être est-ce là que réside le charme de San Cristobal. Le nom même de la cité inspire la contre pensée. En effet en 1546 déjà, Las Casas, fils d'un compagnon de Christophe Colomb s'installe ici et se bat pour les droits des   
indigènes face aux espagnols... Aucun monument, aucune pierre, ne transcende plus qu'un autre cet ensemble. Il s'agit plutôt d'une atmosphère harmonieuse entre toutes ces diversités. A moins que le voyageur ne ressente l'Histoire encore très présente. Les droits bafoués des indiens et les inégalités sociales dans cet Etat – l'un des plus pauvre du Mexique - ont menés en 1992 à des manifestations indigènes puis en 1994 - le jour de l'entrée en vigueur de l'accord de libre échange nord américain (Alena) - à la prise de la ville par une armée néo zapatiste descendue des montagnes. Les accords de San Andres négociés en 1996 et reconnaissant le droit à l'autonomie et à l'autodétermination des peuples indiens sont encore lettre morte aujourd'hui... Inlassablement pourchassée par le gouvernement depuis les années 90, l'armée néo zapatiste doit être bien maigre à présent, à en juger par les quelques contrôles militaires encore présents sur les routes.
Que d'inégalités, alors qu'en 1911 déjà, Emiliano Zapata défendait les petits villages en prenant les armes pour exiger les réformes agraires nécessaires, toujours promises et jamais appliquées. Imité par Pancho Villa au Sud, ils furent écrasés en 1914 par le Général Obregon.

Mais sans vouloir verser dans l'intellectualisme, nous nous laissons tout simplement touchés par le foisonnement tranché des différents aspects de la ville. Aux quatre coins, les couleurs des églises soutenues par un ciel orageux. Puis le marché municipal nous hâpe littéralement dans ses chemins étroits et ses étales lourdement chargés de fruits et légumes multicolores, de viandes saignantes débitées devant le client ou de dindes affolées, suspendues tête en bas et emmenées dans les coffres des taxis. Les femmes assises sur une couverure ou une bâche proposent toutes sortes de fèves, noires, blanches ou violettes, qu'elles écossent devant nous. Certaines sont visiblement des grand-mères, d'autres ont accroché un bébé à leur sein impudique. Des odeurs inconnues, des ivrognes cuvent leur vin couchés entre deux étales et les rûs au centre des allées collectent un mélange de pluie de la veille, de jus fraîchement pressés, de crachats des passants, de sang de volaille et d'épluchures de légumes. Mi fascinés, mi dégoûtés, nous nous orientons vers des marchés artisanaux de broderies et scultpures, tenus un peu plus loin, devant les églises de Santo Domingo et de la Charité. Nous arrivons au quartier suivant où se succèdent bar à la mode, ciber cafés et magasins ésotériques. Bref, tous nos sentiments se bousculent dans ce meli-melo.
Il est 15h. Il fait faim. Par chance, un groupe de musique, Tango Chango, se produit au Madre Tierra, le restaurant où nous voulions déjeuner. Dans la petite cour intérieure, la musique résonne. Mélange de rock, jazz, flamenco et musiques     
Après l'école, nous déposons le film du concert au Madre Tierra et filons sur la route qui nous mènera à Palenque. 120 kilomètres, nous devrions y être pour 15 heure et devrions avoir le temps de se tremper dans les bassins de Agua Azul, au milieu du parcours. C'était sans compter avec la route la plus terrible que nous ayons eu à ce jour. Des camions lourdements chargés se disputent la route aux 4x4 tout prêt à s'effondrer ne tennant que par la rouille, leur unique couleur. Les virages se succèdent l'un après l'autre ne laissant aucune visibilité si ce n'est sur la végétation dense du Chiapas et quelques villages organisés autour d'un unique petit commerce. Des travaux un peu partout, des trous béants dans la chaussée faisant parfois disparaître la moitié de la route sur deux mètres, sans aucune signalisation –évidemment -. Et les habituels, innombrables et invisibles topes qui sans cesse nous obligent à jongler entre la première et la seconde... bouffée d'oxygène sur 200 mètres en seconde... avant de rétrograder en première... Et pour courronner le tout, une pluie fine qui rend le tout glissant.

Très concentrés sur la route, nous essayons de jetter des petits coup d'oeil sur le paysage et la vie aux alentours. Assez pour comprendre que la vie n'y est pas facile. Le Chiapas est une des provinces les plus pauvres du Mexique. Les "maisons" sont construitent de quelques planches brutes recouvertes de quelques tôles ondulées. La pièce est unique, ajourée de fentes entre les planches. Ni eau courante - les femmes nettoient le linge dans le ruisseau sur le bas côté - ni électicité ou peut-être une ampoule unique pour toute la pièce. Des poules et des cochons entrent et sortent librement et se promènent dans les fossés et sur la route. Les enfants pieds-nus et t-shirts déchirés nous regardent passer comme si nous étions des extra-terrestres. Ils sont parfois quinze à l'arrière d'un pick-up déglingué, nous sommes 4 dans un véhicule qui pourrait contenir 50 personnes ! Nous recevrons même un jet de caillou que nous préférons prendre comme une bêtise d'enfant plutôt qu'une véritable violence. En même temps, vivre dans un tel dénuement doit donner des envies terribles de tout casser.

Le jour décline tandis que notre stress augmente. Nous ne sommes pas encore prêts à nous arrêter dans de tels endroits. Un mélange d'appréhensions entre ce que nous risquerions et la gêne vis-à-vis d'une telle pauvreté nous met mal à l'aise. Des gens  vivent ici et nous n'arrivons pas à regarder cette réalité dans les yeux. Pourtant, si le soleil brillait, la région devrait être superbe. Nous voyons deux accidents de la route. Un camion 30 tonnes renversé sur le côté dans un virage et plus loin un "collectivo" (ces minibus type toyota qui servent de transports en commun) à la face écrabouillée est tracté sur une remorqueuse. Nous nous promettons de ne plus nous laisser surprendre par la nuit et comprenons que nous devons changer notre façon d'évaluer les distances. Leçon pour l'avenir : en Amérique centrale et en Amérique du Sud, les distances ne se calculent pas en kilomètres, mais en temps.
Nous finissons par croiser les pinpons de quelques ambulances à la rescousse des bléssés.
orientale ou tzigane, style Led Zeppelin, elle nous séduit. Dans le maigre public nous retrouvons nos babas-cool. Un bébé passe de bras en bras. Un chien dort devant une enceinte. Un coq surgit de nulle part vient saluer les humains et finit cajolé dans les bras d'un spectateur. Le groupe se reproduit demain. Nous serons là. En attendant, la nuit tombe et il est temps de plonger dans un taxi pour rejoindre notre base : le pamking car... il y a encore les devoirs à faire.

Ce matin, après les devoirs, nous repartons découvrir la ville avec un rendez-vous en fin d'après-midi : le concert que Gilles et Alexandre ne manquerait pour rien au monde. San Cristobal de la Casas, continue de nous épater. Des petites vendeuses de tous les âges, nous proposent parfois avec trop d'insistance, des bracelets, des mouchoirs brodés, des breloques et des pulls à capuche tissés en laine. On achète finalement un pull pour Gilles et Alexandre qui maintenant en plus d'avoir la même bouille on le même look ! Bonne excuse, il faisait frisquet. De fil en aiguille, nous nous retrouvons aux premières loges du mini concert Tierra Madre. Arrivés en avance nous assistons aux préparatifs, mangeons une soupe de lentilles et bananes caramélisées délicieuse, de grosses pommes de terre fourrées aux épinards et fromage, pain complet fait maison ! Bref, un de ces fameux resto-bar-boulangerie bio-éthique et compagnie. On se régale et l'ambiance est juste parfaite. Nous sympathisons avec les musiciens. Alexandre leur pose des questions,  Théophile se prend d'amitié pour une petite fille de 1 ou 2 ans qui court en titubant sur les pavés de la cour intérieure. Finalement, un musicien nous demande gentillement si nous pouvons les filmer. Le groupe existe depuis une semaine (!). Ils improvisent beaucoup pour le moment et même le nombre de musiciens évolue d'un concert à l'autre. Potentiel énorme et pur moment de bonheur.

Il pleut toujours ce matin et nous flêmmons un peu avant d'arriver sur le site de Palenque. Notre première visite Maya. Dès notre arrivée, nous sommes conseillés de toute part sur la manière dont il faut se stationner, où il faut aller, le poncho qu'il faudrait qu'on achète, le guide français qui peut nous accompagner, la ballade durant laquelle nous allons voir des tapirs, des singes
l'humidité ambiante nous fait ruisseler et les brumes flottantes au-dessus de la canopée rajoutent beaucoup au mystère du lieu. C'est ici que Alberto Ruz Lhullier, archéologue de son état, découvrira en 1952 (après 3 ans de recherches !) que les pyramides mayas pouvaient, à l'instar des pyramides égyptiennes, avoir une fonction funéraire, ce qui était insoupçonné jusque là. La découverte du sarcophage du roi Pakal, dans la pyramide des Las Inscriptiones, bouleversera les connaissances archéologiques et sera bientôt imité par d'autres découvertes de pyramides funéraires, notamment à Tikal, au Guatemala. La visite du musée, à quelques centaines de mètres du site, nous en apprendra encore plus en la matière.  

La route qui nous mène à Campeche, droite et plate, cicatrise un peu les frayeurs de l'avant veille. Nous passons beaucoup de temps à chercher les campings pas trop cher indiqué sur les guides et nous nous perdons à plusieurs    
reprises. Le GPS ou les cartes routières très approximatives ne nous sont d'aucune utilité. On finit par cesser de chercher et partons visiter la ville. Campeche fut pendant longtemps le seul port de commerce de la péninsule du Yucatan, ce qui ne tarda pas à attirer les pirates - au service de la France, de l'Angleterre ou de la Hollande, toujours prêts pour affaiblir les espagnols         
biensûr... Fortifiée au 17e siècle, la ville offre aujourd'hui un centre historique caché derrière sa muraille qui a gardé un charme bien particulier. Chaque maison est peinte d'une couleur plus éclatante que sa voisine, certaines sont d'une teinte pastelle , ce qui leur confère un petit quelque chose des villes Autrichiennes traversée par l'Inn. Les rues sont pavées et la place centrale du zocalo, claire et propre. L'histoire de la ville remonte très loin puisque la première église chrétienne du Yucatan, la Cathédrale de Nuestra Senora de la Purisima Concepcion (ouf !), à été construite ici même en 1540.

Nous repartons après avoir discuté avec la personne qui garde notre pamking car. En fait de discussion il s'agissait plus d'une succession d'onomatopées et de signes car notre espagnol est toujours aussi misérable... Nous en sommes toujours à la première leçon de notre        
Uxmal est le deuxième site Maya sur notre route. Nous repérons un bout de parking à l'écart, où les campeurs peuvent passer la nuit (on commence à prendre les bons réflexes...). Avant de visiter Uxmal, nous partons à la découverte de la route Puuc. Une route qui mène de sites archéologiques en sites archéologiques. Moins importants que Uxmal, biensûr, mais tous plus beaux les uns que les autres. Kabah, Sayil, Labna... Nous regrettons néanmoins le très peu d'explications sur les panneaux. Elle se résume le plus souvent à une description de ce que nous voyons. Alors à moins d'être un spécialiste de l'histoire pré-colombienne on reste un peu sur sa faim. Tant pis, nous nous laissons imprégner par l'ambiance tout simplement.
méthode... Nous nous rabattons sur le camping cher du coin que nous mettrons des heures à trouver puisqu'il se trouve dans un club nautique caché lui aussi derrière une muraille. Nous sommes entièrement seuls dans ce camping tout équipé et tout cher, effectivement.
Un peu plus tard, nos phares éclairent des gens endimanchés qui se dirigent à pied vers une toiture sous laquelle se tiendra une fête ce soir. Des bambins partout. La vie est bien là, sous une forme extrême, mais elle grouille de partout. Les gens vont faire la fête ce soir, ils vont danser, ils vont s'aimer et faire des enfants.
Le véhicule passe le porche du camping dans la nuit profonde sous une pluie battante. Il fait extrêmement lourd. Oui, nous touchons la jungle du doigt. Les essuies-glaces chassent         
peu plus ce soir. Théophile, très créatif, décide de le porter à l'envers, le boîtier sur la tête, et ça marche très bien aussi. L'illumination des bâtiments de toutes les couleurs et sous des angles différents est superbe pour les yeux. Mais en fait d'explication, nous aurons surtout un mélange de mythes difficilement compréhensibles, déclamés sur un ton lyrique et à vrai dire assez ennuyant. Les conteurs n'étaient visiblement pas motivés lors de l'enregistrement. Mais où est donc Indiana Jones ? Nous rigolons encore aujourd'hui des textes vraiment mou-mou qui tranchent avec les panoramas magnifiques et puissants. "Pluie, bonne pluie. Viens pluie, bonne pluie. Viens donner la vie à nos champs ......" (évidemment, nous nous le faisons avec le ton dramatique qui s'impose). Bref, très beau, mais incompréhensible. Un peu comme Hiroshima mon amour pour ceux qui connaissent... du Marguerite Duras quoi !
Derrière nous, un groupe de suisses comparent leur montres avant de se rendre compte que certains ont changé de fuseaux horaires, d'autre non et plus personne ne sait quelle heure il est en Suisse. L'accent genevois devant  

De retour à Uxmal, un couple d'Australien nous aborde. Ils voyagent depuis 10 ans... mais comment font-ils ???
Nous partons voir le "show" son et lumière qui a lieu lorsque la nuit est tombée sur Uxmal. Avec chacun notre écouteur-traducteur dans les oreilles nous espérons bien en comprendre un  
Au matin nous revisitons Uxmal, mais de jour et notre guide à la main nous tentons de comprendre un peu plus l'histoire. Chaque bâtiment arraché à la végétation est incroyable. Des escaliers raides, des sculptures fines dans les bas-relief. Des bâtiments pyramidaux, cubiques ou éliptiques construits d'une roche blanche qui contraste avec le vert environnant. De plus il fait très beau.  Tout est là pour une belle journée... jusqu'à la dispute des boys... Eh oui, parfois il y a des tensions familliales à gérer aussi. Un tel voyage demande beaucoup de compromis et ce n'est pas tous les jours l'ambiance carte postale. La vie quoi ! Mais en plus exubérante peut-être. La vue d'un iguane dans les fissures d'un bâtiment ramène un semblant d'ordre et de sérénité. Depuis le palais du Gouverneur, la vue du site - noyé dans la jungle - est royale.
Nous reprenons la route vers Chichen Itza, 3e site des 4 grands sites mayas du Mexique. Sur la route, nous trouvons une "lavanderia" pour faire faire la lessive. Le linge sera prêt pour 15h00. Cela nous laissera le temps d'atteindre Chichen-Itza avant la nuit. Mais le linge arrivera à 17h30 et pas sec !!! Un contre-temps qui nous fera passer la nuit sur une station service Pemex. C'est pratique et beaucoup de camionneurs y passent la nuit. Mais celle-ci sera incroyablement bruyante. Ajouté à ceci l'humidité qui ne cesse d'augmenter; nous passerons une très courte et lourde nuit.
sommes à 150 km de Cancun qui draine à elle seule des millions de touristes, américains pour la plus grande partie. Nous visitons le site qui est vaste et varié. Au programme, des pyramides - dont la plus connue est celle de Kukulcan – des colonnes vestiges, un jeu de balle - le plus grand de mésoamérique - et des cénotes (cavités naturelles remplies d'eau servant de réserve d'eau potable pour la cité... ou de lieu de sacrifice !). Les allées sont bordées sans discontinuer de vendeurs de souvenirs et de babioles. Ils parlent quelques mots d'allemand, d'anglais ou de français ("pas cher, bon prix !"). nous ne savons pas vraiment comment ils font, mais même sans que nous ne disions un mot, ils nous abordent toujours en français !!! Est-ce qu'on a une tête de français ?????
rencontrons beaucoup de jeunes enseignants français qui travaillent au Mexique pour 1 ou 2 ans. Des étudiants en échanges universitaires. Et des touristes aussi bien entendu. Des Suisses, des Belges....
Et à Chichen Itza, il n'en manquent pas. C'est le site Maya le plus visité du Mexique. Il faut dire que nous    
Nous voulons absolument arriver au bord de la mer ce soir. Heureusement, l'autoroute est superbe. Toute droite, pas de topes, pas de vaches ou de chèvres sur le terre plein central, pas de procession de cyclistes suivant la Vierge installée sur la plate-forme arrière d'une            
Après 3 bonnes heures de visite, nous repartons et croisons, dans le hall d'entrée - désert quelques heures plus tôt - des hordes de touristes tout droit venues de Cancun, qui ont à peine pris le temps d'enfiler un short sur leur maillot de bain. Le parking est maintenant bondé d'autobus... Ouf !

Après quelques déboires dans la recherche d'un camping où l'on essaie de nous faire payer un peu plus à chaque mètre pour un peu moins de service, les roues du pamking car s'engagent sur une route étroite en direction de la mer. Il fait déjà sombre, mais pas assez pour comprendre que nous sommes arrivés au Paradis.

A peine installés, une petite fille s'approche en nous regardant d'un air espiègle. C'est Lola. Elle nous conduit à son campement où nous faisons la connaissance de la famille Meriguet. Stéphanie, Olivier, Robin et Lola font la même aventure que nous mais en sens inverse ! Nous sympathisons de suite et allons passer plusieurs jours ensemble sur cette plage superbe. (leur site)
camionnette toussotante. Les stations Pemex, les magasins, les parkings.....tout est superbement organisé et propre. Les entrées majestueuses des hôtels luxueux se succèdent sur des dizaines de kilomètres. On se croirait dans la démeusure de Las Végas. Bref, ici nous ne sommes plus au Mexique.
C'est le 24 au soir... Ah oui, Noël. Sur le sable blanc éclairé par la lune, avec le vent dans les palmiers et une température agréable un peu au dessus de 25°C, nous sommes un peu décalés. Nous passerons la soirée ensembles à parler... de voyage.


Au soir du 25, un couple de français arrivant de l'Est (Asie), Maryline et Vincent (leur site), avec de la parenté en visite, installe leur 4x4 Land Rover un peu plus loin. Puis arrivent les Lorthimoines. Et oui, ceux que nous avions rencontré à Kings Canyon il y a 2 mois et demi. Et tout ça par hasard...
Pour un Noël spécial, ce fut un Noël spécial. Nous sommes installés sous les cocotiers directement sur le sable fin d'une blancheur de neige. Il fait chaud, un peu humide c'est vrai surtout le soir et la nuit, mais la brise maintient une douceur agréable la journée. La mer est turquoise et si claire, que l'on voit le fond même la nuit à la lueur de la lune. Equipés de masques et tubas nous découvrons un monde totalement nouveau pour nous. De petits récifs sont à quelques dizaines de mètres de la plage. Nous découvrons des poissons jaunes fluo, bleus électriques, des formes triangulaires, allongées ou à plat sur le fond, des coraux et même des raies que nous suivons dans leur vol aquatique.....

Nous étudions 2 heures le matin, partons nager, revenons manger et faisons encore un cours avant de repartir bronzer et nager. Harrassant ! Enfin des vacances après 6 mois où nous avons bougé tous les jours. Arriverons-nous à en repartir ?

Des voyageurs allemands, Anja et Holger, qui font le tour du monde en moto sont là depuis 5 semaines (leur site) !!!! D'autres n'en sont plus jamais repartis. Des canadiens, des américains qui viennent ici en caravane qu'ils laissent à l'année et qu'ils rejoignent 6 mois pas an. Et cette plage... qui reste pourtant déserte.
Le soir du 31 décembre, un véritable débarquement se produit. Des dizaines de familles mexicaines installent des tentes partout. Nous ne pourrions même plus partir car nous sommes entourés de voitures et campements improvisés. C'est la pleine lune, la mer est bleue... c'est un moment incroyable. A minuit les gens se souhaitent la bonne année, ouvrent le champagne et envoient quelques pétards... en toute simplicité. Moment privilégié.

Chaque jour nous décidons de partir le lendemain et changeons d'avis dès les devoirs finis. Impossible de s'arracher de ce lieu magique et authentique.
Et pourtant, le voyage appelle le voyage et il faut repartir. Nous quittons la plage de Xpu Ha en y laissant sans doute un de nos plus jolis Noël.

La matinée commence par la visite de Tulum, site Maya le plus carte postale qui soit. Les vestiges archéologiques de Tulum font pâles figure face à Uxmal et Chichen Itza, mais l'emplacement est définitivement à la hauteur de sa réputation. Face à la mer turquoise des Caraïbes, posée sur des sables blancs comme la neige. On peut dire que les Mayas avaient un sens aigü de l'esthétique. Coincée entre deux pyramides, une plage de sable acceuille même des tortues lors de la ponte des oeufs. Le site se visite sans vraiment être vu. Les yeux sont inlassablement attirés vers l'horizon et certains visiteurs désertent même les ruines pour se plonger dans l'eau chaude. Nous quittons encore une fois le lieu au moment même où les bus de dizaines de touristes arrivent. C'est l'un des avantages incontestables du camping car. On peut dormir exactement à côté de l'endroit à visiter le lendemain.
La mer nous attire aussi à quelques kilomètres de là. Après les devoirs de la journée, nous marchons sur la plage de Akumal où se nourrissent des tortues marines de un mètre de diamètre à quelques mètres du rivage. Equipés de masques-tuba, nous nageons pendant 2 heures sans relâche, captivés par le spectacle des tortues qui broutent l'herbe au fond de l'eau, 2 mètres sous nos yeux. Elles remontent régulièrement pour respirer et nous épions d'avantage encore ce moment. La tête et le masque mi hors de l'eau, nous sommes si proches de leur petite tête qui sort pour respirer qu'il nous semble reprendre nous aussi notre souffle. C'est sans doute la magie du moment qui nous coupe la souffle sans que nous en ayons eu vraiment conscience.
Après des recherches compliquées et très longues pour trouver du gaz - il nous faut maintenant trouver la "planta", c'est-à-dire l'usine de gaz, seul endroit où faire remplir nos bouteilles - nous retournons à toutes berzingues voir les tortues à Akumal. Il est vrai que la plage et le bord de l'eau sont très touristiques, il est vrai que les plongeurs se disputent un peu les "spots" tortues, mais avec un peu de patience, on arrive à saisir ce moment unique où l'on parvient à être seuls avec une tortue. Le moment est encore une fois très très chouette. Que ces petits bouts de museaux qui sortent respirer sont touchants, que cette nage à la fois rigolote et gracieuse des tortues est particulière.
Comme à notre habitude, nous arrivons les premiers à la Grand Cenote à quelques km de Tulum à l'intérieur des terres. Les cénotes sont des grottes à ciel ouvert ou semi recouvertes, calcaires, remplies d'eau douce qui servaient de réserve d'eau aux Mayas. On peut en visiter plusieurs sur la péninsule du Yucatan. En fait de visite, il s'agit de nage, puisque c'est en palme-masque-tuba qu'on les découvre. Nous profiterons de la nage pratiquement seul pendant une demi heure, puis une heure encore en compagnie de plus de monde et donc avec moins de visibilité car les mouvements troublent la clarté de l'eau. Un des plus beaux moments de notre voyage sans aucun doute. (voir le sentiment du monde).

Paradoxalement, nous n'aurons que peu d'image des plus beaux moments de notre voyage à ce jour puisqu'ils ils furent sous-marins et aquatiques. Ne pouvant prendre de photos, peut-être avons-nous vécu ces 10 jours plus intensément pour mieux s'en souvenir.....
Nous reprenons la route en direction de Bacalar où nous rencontrons Josetxu et Iciar un couple d'espagnol qui voyage depuis 4 ans. Nous décidons de dormir l'un derrière l'autre sur une place publique. Après les devoirs, les enfants vont dormir et Josetxu et Iciar nous rejoignent dans le camping car où nous discutons en franco-espagno-anglo jusqu'à tard dans la nuit de voyage, de bons renseignements et des parcours de vie. Rencontre fort sympathique.


Ce matin nous sortons mi-figue mi-raisin du musée de la culture Maya à  Chetumal, dernière visite avant le passage de frontière vers le Bélize. Dédié à l'explication de la vie Maya nous l'espérions plus didactique et surtout équipé d'explication en français pour les enfants.
Direction la frontière Mexique-Belize. Il faut savoir que la passage de douane est un des sujets de discussion les plus passionnés entre voyageurs. Et pour cause. On ne sait jamais vraiment comment cela va se passer.

Nous nous présentons donc à la douane près de Chetumal. Un homme – t-shirt et jeans – se présente à la fenêtre et demande nos passeports et papiers du véhicule. On refuse, il n'est pas en uniforme. Oui mais il travaille depuis 7 ans à la douane pour "aider". OK, mais on vient avec lui alors. "Vous ne faites pas confiance vous" nous dit-il en anglais. On le suit pour les visas de sortie et la remise des papiers d'importation temporaire du véhicule. Il en profite pour nous glisser qu'il faudra également payer la taxe de sortie, 30 US$ par personne. Gilles feind de s'étonner, puisque nous avons déjà payé nos visas à l'entrée. Le pseudo douanier rétorque que c'est une nouvelle taxe depuis 3 mois, qu'ils ne sont pas là pour voler les touristes. Ok, on paie mais à condition de voir un papier officiel stipulant cette nouvelle taxe. Il part un peu plus loin et arrivée à destination, notre douanier se retourne et sursaute en voyant Gilles qui le suivait. Il lui lance : " C'est bon comme ça vous pouvez y aller". On est content, on vient d'économiser 120 US$ de pot de vin. D'autres voyageurs n'auront pas notre chance.

Nous traversons le pont séparant le Mexique du Bélize. Juste avant la frontière Bélizéenne, il faut contracter l'assurance pour le véhicule. Au jour, à la semaine ou au mois, c'est au choix. Un homme se propose de nous aider pour les différentes démarches, chose courante à toutes les frontières d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud - souvent utile tellement les démarches peuvent être compliquées, et on ne peut pas compter sur les douaniers pour nous aider, ils s'en contrefichent -. Bref, notre "aide" nous rappelle qu'il ne faut avoir aucun fruits et légumes – ils seront confiqués au Bélize – ni bière... Ni bière ? Quel rapport ? "C'est du protectionnisme, au Bélize ils ont leur propre production. Moi ca m'est égal je ne bois pas". Las, nous lui confions nos 4 ou 5 bières.
Côté Bélize tout se passe bien, les démarches se font rapidement. Fouille sommaire du véhicule et la fatidique question "Fruits, légumes  ?". "Non". Tiens pas de question sur la bière... On s'est fait avoir!

Adieu bières et Mexique et à nous le Bélize !

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013_Belize
RETROSPECTIVE SUR LE MEXIQUE

Le Mexique, ce fut d’abord un contact brutal avec la pauvreté au Nord. Les jours passant, on se laisse prendre par la douceur de vivre, entre guacamole, empasenedas et pina colada, dans un environnement contrasté qui ne s’y prête pas toujours.
Ici, il y a un curieux mélange de tristesse et de gaieté : le regard désabusé des mexicains mais un immense sourire dès qu’on les salue, les villes en piteux état mais avec des joyaux architecturaux (précolombiens, espagnols, mayas...) et une musique joviale et entraînante omniprésente...
Les paysages variés - désert, plages paradisiaques, jungle - achèvent de nous faire perdre nos repères.
L’extrême pauvreté du Chiapas et le luxe de la péninsule du Yucatan seront finalement un parfait exemple de la grande disparité sociale qui existe dans ce pays.
Nous voulions y passer rapidement, mais le Mexique envoûtant aura eut raison de nous et nous retiendra durant plusieurs semaines.