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Nous voilà donc à nouveau devant une frontière où l'on se demande à quelle sauce nous allons être mangé. La sortie du Belize se fait en douceur. La douanière assise derrière son comptoir nous pose les questions habituelles avec devant les yeux le livre qu'elle lit en ce moment : la Bible. Elle souligne des passages aux crayons de couleur, relève les mots... Un passage tout en sourire.

Arrivé côté Guatémala, changement d'ambiance. Il faut d'abord passer le véhicule à la désinfection. Les passagers c'est-à-dire Natacha, Alex et Théo doivent passer à pied tandis que Gilles passe le pamking car. De l'autre côté on nous fait stationner sur l'emplacement où un camion a déchargé du poisson hier. Charmante odeur. Un jeune homme se propose de nous aider. Il nous guide au premier guichet où il faut payer la désinfection, puis la file pour le contrôle des passeports et tampons et finalement une dernière file où il faut faire l'importation temporaire du camping car, notre "casa rodante". Une fois fait, il faut partir faire des photocopies des documents estampillés et revenir à l'importation. Afin d'éviter la corruption, les paiements des taxes sont effectués à la banque jouxtant la douane. Nous effectuons toutes ses démarches, entourés d'une multitude de gens qui veulent vendre un tour guidé, faire du change à la sauvette, ou qui demandent simplement de l'argent... sans oublier les gardes armés de fusils à pompe. Ouf ! Nous sommes passés. Mais là, à 50 mètres  de la frontière, avant passer le pont qui enjambe la rivière, une nouvelle barrière bricolée de bout de ferraille et ne ressemblant en rien à quelque chose d'officiel. Une jeune fille sort d'une guérite et nous réclame un paiement pour le passage. Nous protestons, arguant que nous avons déjà payé la désinfection, les visas, l'importation, les photocopies et que ça suffit. Mais elle n'en démord pas et sort un document surligné en jaune expliquant que les étrangers doivent payer. Fatigués, nous baissons les bras et payons avec grande frustration pour passer. Sur le côté un "nouveau pont" est en construction depuis au moins vingt ans vu l'état des constructions qui justifient le raquettage dont nous venons d'être victime.

Au premier dépanneur, un petit magasin vendant chips et bières, nous sommes surpris (eh oui on arrive encore à être surpris) par ce qui deviendra habituel par la suite : la présence d'un garde armé d'un fusil à pompe... pourtant ce n'est pas une banque ? Les clients qui entrent et sortent exhibent à la ceinture un ou deux revolvers avec deux ou trois chargeurs... de quoi tenir un siège. Bienvenue au Guatemala.

En route pour Tikal, nous croisons à nouveau Maryline et Vincent dans un restaurant. Nous nous retrouvons ce soir sur le camping du site de Tikal où nous serons rejoint pas Anja et Holger, les allemands que nous avons rencontrés à Xpu-Ha au Mexique. Après les devoirs, les enfants vont au lit et les parents rejoignent les voyageurs pour l'apéro. Trop pas juste...

Tikal ouvre ses portes très tôt. A 6h15 nous voilà donc devant la porte d'entrée. Avant même de découvrir les premiers bâtiments, on saisit immédiatement pourquoi Tikal est si particuliére : la jungle. La jungle est partout, grande et belle. On parcourt des chemins qui ressemblent à des tunnels de végétation, nous menant sur la Grande Place et l'Acropole Nord. Des pyramides pointées au ciel se font écho tandis que nous restons sans voix. La voix revient pourtant rapidement lorsque nous demandons aux enfants d'être prudents en montant sur la première pyramide (Temple II – Le Temple des Masques). Et oui, la particularité architecturale de Tikal est la raideur de ses édifices. Nous le réalisons encore plus en grimpant sur le Temple III (Temple du Grand Prêtre) dont l'escalier est pratiquement à la verticale. La descente nous donne de sérieuses sueurs froides avec les boys. Mais le point de vue est à couper le souffle. Le temple IV, connu sous le nom de Temple du Serpent Bicéphale, le plus haut de Tikal (64.6m) offre une vue d'ensemble sur le site. Des têtes grises minérales émergent de la forêt tropicale qui ce matin accroche encore les brumes légères de la nuit. C'est en redescendant de celui-ci que nous appercevons pour la première fois des singes arraignées. Leur queue leur sert littéralement de cinquième bras et ils volent d'arbres en arbres avec une agilité déconcertante. Au sol, des dindons sauvages (ocellé) aux têtes colorées de bleus et oranges fluorescents picorent le sol. En nous rendant vers le Monde Perdu et la Place des 7 Temples nous croisons des coatis qui traversent les chemins la queue vers le haut comme une antenne radar et leur longue truffe à la recherche de nourriture.
De fil en aiguille, nous passons 6 heures à nous promener dans le parc. Passant d'un vestige à un animal inconnu. Ce qui n'est pas pour déplaire aux enfants. Nous nous reposons à présent sur la terrasse d'un restaurant en imaginant quelle aurait été notre réaction si nous avions croisé le jaguar qui vit, parraît-il, aussi dans ces lieux.

Après les devoirs, nous rejoignons Anja et Holger pour la soirée où nous parlerons comme d'habitude de tout et de rien.

La route mène rapidement à Flores, presqu'île sur le lac Péten Itza. Un petite halte où nous visitons rapidement la ville seuls. Et oui, la féria de Péten à lieu ce week-end. Les fervants sont à l'église qui déborde de toute part. On a même installé un micro à l'extérieur pour que tous entendent le curé. Les moins fervants sont à la fête forraine sur la rive du lac. Nous en profitons pour monter dans un tricycle à moteur à quatre derrière. Un peu serré, mais on a bien rigolé.....
Sur le départ, nous croisons à nouveau Anja et Holger sur leur moto. Nous roulons maintenant fendant le paysage déchiré, volcanique et vertigineux d'un vert intense sous un soleil éblouissant. On traverse des villages modestes et la route est parsemée de femmes surtout. Elles portent les fagots de bois qu'elles ont coupé à la machette, un bébé en bandouillère qui ballotte, et 2 ou 3 autres marmots autour, ou ramènent la lessive qu'elles viennent de laver dans de petits rûs, ou encore elles rapportent des petites bassines dans laquelle il y a la pâte de maïs qu'elles cuiront sur le feu de bois ce soir.... n'y a-t-il que les femmes qui travaillent dans ce pays ?
Après un long bout droit dans la jungle la route se termine face au fleuve Rio de la Pasion. Mais où est le pont ? Il n'y en a pas ? Non, c'est le bac qui nous attend à Sayaxché. La route d'accès en contre-bas n'est pas goudronnée. Le pont levis du bac est posé à même le gravier. Gloups ! Finalement, peut-être vallait-il mieux que nous ne sachions pas à l'avance ce qui nous attendait. A peine le temps de comprendre et déjà on nous fait signe d'avancer vers l'embarquation. Nous voilà sur le fleuve large et vert. Comme un seul autre véhicule est sur le bac, au milieu du fleuve, les manoeuvres demandent que l'on recule le camping-car afin de rééquilibrer le bac. Un sourire d'excitation sur le visage, légèrement crispé quand même nous débarquons de l'autre côté pour traverser un village à la route non pavée. On se retrouve sur un croisement très serré à négocier entre les voitures, les étales de marché et les tables en plastique des bistrots. Assises en face,       
deux femmes nous regardent en rigolant de nous voir nous dépatouiller dans les manoeuvres. Le mieux c'est encore d'y participer. En ouvrant la fenêtre je leur lance un clin d'oeil et un : "l'Aventura". Elles rigolent maintenant encore plus fort et de bon coeur appréciant que nous ayons participé à leur gentille moquerie.

Nous arrivons près des grottes de Candelaria, un réseau souterrain de grottes creusées en partie par le Rio Candelaria de 18 km que l'on peut visiter à plusieurs endroits. Nous optons pour la visite organisé par une communauté maya. Nous demandons à dormir à côté du point de départ qui sert aussi d'épicerie de quartier. Auncun anglais n'est parlé, l'espagnol semble aussi difficile quand au français.... bref, nous sommes contents qu'une famille chinoise qui habite au Guatémala depuis 8 ans viennent prendre des renseignements. Ils nous traduisent en anglais, le prix de la visite et l'heure de départ.

Les enfants du village sont tout excités par notre présence. Ils tournent comme de petites abeilles autour de camping car. Ils sautent même devant le part-brise pour guetter l'intérieur. Ils font la roue pour nous épater et nous décidons de repousser les devoirs pour la soirée afin de rester un peu avec eux. Un match de foot s'organise et Alexandre et Théophile, au début timide, se lancent finalement à aller jouer avec eux. Le foot s'est sérieux et pied nus les passes sont précises, les shoots puissants. Nos garçons courrent dans tous les sens, mais face à la vitalité des enfants du village, ne touchent pas très souvent le ballon. Les blagues fusent. Evidemment, on ne les comprend pas, mais on rit du plaisir qu'ils ont. Un enfant s'amuse à répéter les phrases que dit Théophile à Alexandre en français.... En sueur et l'énergie bien dépensée, nous quittons Alphonso, Israël, Jaïmé, Malvin et les autres alors que le jour tombe.
Nous ne sommes pas encore sortis du pamking car qu'Alfonso nous attend déjà. Il nous suit du regard alors que nous suivons le guide sur le petit chemin qui nous mènera à une des grottes de Candalaria : "La montagne du garde des vents".

L'entrée est immense. Nous nous enfonçons progressivement dans la pénombre de la grotte. Passant par des galeries qui se terminent sur un précipice, stalactites et stalagmites, petites drapperies de calcaires, concrétions nommées éléphant, girafe ou Saint-Vièrge - selon leur ressemblance - et différents niveaux traversant la grotte d'un bout à l'autre, nous arrivons de l'autre côté. Cette entrée est cachée par des lianes et de la végétation que nous observons en filigrane. Le guide nous dit que parfois des singes hurleurs s'y balancent. Avant
de revenir sur nos pas, le guide nous fait regarder le point de départ que l'on apperçoit à travers un dédale de roches et salles hautes. Au centre de ce petit point lumineux on devine la silhouette d'un garde de pierre à l'entrée de la grotte. C'est le garde de la montagne des vents.
Nous prenons à présent la route vers Semuc Champey. La carte montre une route goudronnée et large. La route se transforme progressivement en piste et des travaux nous arrêtent. Un homme nous fait signe d'avancer et nous nous retrouvons avec seulement les deux roues gauches sur une piste et les deux roues droites dans les 20 centimètres de gravas meuble qu'ils sont en train d'étaler sur la piste avec des tracto-pelles. Nous ne pouvons absolument plus nous arrêter. Si l'on stoppe le pamking car ici, nous ne repartirons plus. On continue donc sur notre élan, en 1ère et le stress monte d'un cran. Après quelques centaines de mètres, les travaux sont finis, mais la piste devient de plus en plus étroite et de plus en plus pentue. Autour la jungle avec des cabanes accrochées de-ci de-là aux pentes de plus en plus vertigineuses. Les travaux nous empêchent de revenir en arrière. La piste est maintenant si étroite qu'un seul véhicule peut passer. La pente légèrement boueuse est telle que nous dérapons et le véhicule recule sur quelques mètres. La falaise à droite nous donne le tournis. Nous nous arrêtons pour évaluer les différentes possibilités. C'est là qu'un pick-up (transportant 15 personnes à l'arrière) arrive depuis le haut et deux camions de derrière. Impossible de reculer; la route ne laisse qu'un véhicule à la fois et les camions à l'arrière nous demandent d'avancer. On demande dans un charabia d'espagnol si la route empire encore et on reçoit un réponse incompréhensible qui nous montre du bras : continuez, continuez. On décide d'écouler les eaux grises devant 15 badauds, pour allèger le camping car. 100kg en moins, c'est toujours ça de gagné. Natacha et les enfants descendent du véhicule et montent la pente à pied pour arrêter d'éventuelles autres voitures. Gilles recule et prend de l'élan... à l'arraché ça passe. Il ne peut pas s'arrêter et nous le rejoignons à pied 1 km plus loin où la pente est moins forte et un petit élargissement autorise le passage d'un autre véhicule.

Nous sommes suivis pas un camion et cela nous rassure un peu. Nous passons maintenant le col et la piste devient un peu plus large. Nous reprenons un peu notre souffle. Arrivés dans un petit village qui n'est pas mentionné sur la carte comme beaucoup d'autres d'ailleurs, nous sommes à nouveau surpris. Ici, c'est jour de marché et le passage n'est pas possible. Beaucoup d'hommes sont ivres dans la rue. Certains veulent nous aider et s'accrochent – titubants - à nos fenêtres et rétroviseurs. Mais cela ne nous aide pas du tout au contraire. Un camion chargé d'au moins une cinquantaine de personnes nous empêche de passer. Nous devons faire un détour par des routes très pentues, tortueuses et aux pavés glissants. Les croisements sont si étroits que nous devons tourner en plusieurs fois. On demande notre chemin plusieurs fois car les gens indiquent différentes directions. Nous sortons enfin du village et retrouvons une meilleure route après 4heures de piste. La route pour Semuc Champey demande encore 1h30 de piste. La route pour Cobàn est fraîchement goudronnée. Epuisés physiquement et surtout nerveusement, nous décidons de faire l'impasse sur Semuc Champey. Déçus car le lieu est paraît-il superbe, nous prenons la route pour Cobàn, espérant pouvoir nous y reposer.

Dès notre arrivés, un jeune nous informe que pour des raisons de sécurité, il ne faut absolument pas aller au camping de la ville qui se situe dans les hauteurs. Nous trouvons une place dans la rue à 100 mètres du poste de police. Un policier nous confirme qu'il ne faut vraiment pas aller passer la nuit au camping. Pouvons nous rester dans la rue ? Oui mais il faut se rapprocher du poste. Il fait même partir un automobiliste pour que nous soyons presqu'en face. Nous voilà rassurés d'être surveillés de près. Le policier nous présente aussi à son collègue qui fera la nuit afin qu'il nous garde plus attentivement... Le niveau de stress à été suffisamment fort aujourd'hui et nous décidons d'aller au restaurant, de faire une soirée film et pas de devoirs pour aujourd'hui. Vincent et Maryline que nous avons croisé dans la ville plus tôt viennent nous faire un petit cou cou. Nous nous endormons sur la journée qui fût la plus stressante pour nous à ce jour, entre piste dangereuse et sentiment d'insécurité nous avons eu notre dose.... C'était sans compter sur la sympathie des gens de la ville qui ont toqué, frapper sur le camping car toute la nuit. Passant en klaxonnant pour nous réveiller et même secouant le véhicule en criant. Heureusement que nous sommes à 20 mètres du poste de police !

Au matin, après un petit signe de la main au policier, nous partons rapidement de la ville. Décidément, quand ça va mal, ça va mal.

Nous cherchons longtemps de la nourriture, remplissons l'eau avec un fin débit dans une station d'essence (40 minutes pour une demi-cuve), du gaz que nous ne trouverons pas et un distributeur de billet qui sera en panne... Et nous arrivons à l'entrée du Biotope des Quétzal, à quelques kilomètres de Purulha.

Nous demandons à passer la nuit près de la maison des gardes du site. Un des gardes souriant nous ouvre la porte, l'autre reste très bougon. Nous appercevons un quétzal quelques secondes ce soir là.
Au petit matin, nous partons faire la marche qui grimpe dans la fôret humide. Le garde forestier nous explique comment observer le Quétzal, oiseau emblématique du Guatémala qui est dessiné sur le drapeau national et dont on tire le nom de la monnaie locale. Il sera suffisamment honnête pour nous avertir qu'il y a peu de chance d'en voir car ils sont très peureux, furtifs et peu nombreux... Qu'à cela ne tienne, la marche est très plaisante et après 2 km de grimpette, nous votons tous les quatres pour faire la grande boucle (4 km en tout) même si nous avons peu de chance de voir ledit oiseau. Et c'est effectivement bredouilles que nous revenons au camping car. Mais content quand même d'avoir discuté en marchant. Oui, un voyage
c'est aussi avoir le temps de parler beaucoup. Contents aussi d'avoir vu une nature que nous ne connaissions pas et excités de partir sur Antigua qui a la réputation d'être une ville très accueillante pour les voyageurs.

Après la longue route et la traversée épique de Guatémala Ciudad - 2 heures quand même, car nous nous sommes perdus (et avons été remis sur le "droit" chemin par un passant qui a dû monter dans le camping car pour nous acompagner !) - nous voilà arrivant à Antigua. Nous savons que la police touristique permet aux campeurs de dormir dans un terrain vague qui a de nombreux avantages. Non le moindre est qu'il est gardé par la police, qu'il y a deux douches (froides et vertes de champignons, mais des douches quand même), de l'électricité (une prise pour tous les campeurs), internet et surtout il est gratuit...

Dès le matin, nous nous occupons de trouver de l'eau potable, de la nourriture, de faire la lessive... bref le quotidien. A ceci près que cette fois-ci nous cherchons aussi une école d'espagnol. Nous trouvons rapidement l'école parfaite qui répond à tous nos critères : profs individuels pour chacun d'entre nous, juste à côté du camping, ambiance super sympa mais assez sérieuse quand même. C'est Tecun Uman (www.escuelatecun.com) que nous réservons pour lundi prochain, trois heures par jour pendant une semaine, à 80 US$ par enfants et 110 US$ par adulte. Plutôt raisonnable comme prix par rapport à ce que nous aurions payé en Europe.

Comme il reste 5 jours avant le début des cours nous repartons pour Panajachel, au bord du lac Atitlan. Un joyaux de beauté lacustre entouré de volcans somputeux. La route est bonne mais comme toujours très peu d'indications sur le chemin. Nous cherchons un endroit sympa pour les deux nuits que nous voulons passer ici. Et le trouvons dans un hôtel au bord du lac Atitlan avec vue imprenable sur les volcans San Pedro et Atitlan.

Panjachel s'est certes tournée vers le tourisme, mais avec un tel emplacement on peut lui pardonner un peu. On déambule dans la rue principale où nous rencontrons un joyeux couple de français qui voyage sac au dos - 4 mois par ans - depuis qu'ils sont à la retraite. On réserve aussi un bus pour le marché de Chichicastenango de demain.
Le minibus passe nous prendre au camping ce matin et nous nous félicitons d'avoir pris cette option dès notre arrivée à Chichicastenango où les routes, déjà étroites, sont prises littéralement d'assaut par les vendeurs qui descendent de la montagne chaque jeudi et dimanche pour créer le plus grand marché d'Amérique Centrale. Chaque ethnie arbore fièrement ses couleurs - surtout les femmes - et se mélange avec harmonie, formant un cordon d'étales et d'échoppes. L'appareil photo ne sait plus trop où focuser tellement il y a de cartes postales à tirer. Beaucoup de touristes se comportent mal à cet égard. Ils photographient à quelques centimètres à peine les personnes âgées sans leur demander leur avis et monnaient même les poses-cliché. Sachant que la plupart des exposants n'apprécient pas un tel mitraillage, nous essayons de rester plus discrets. Nous y ferons peu de photos. Dans l'église en particulier, le cérémoniel et les décorations sont pittoresques. Les rituels qu'exécutent les fidèles sont intriguants. Nous nous asseyons et observons ces prières soutenues chacune par des bougies et des récitations, terminées par un lancer de pétales de roses. Certaines familles traversent à genoux l'église de l'entrée jusqu'à l'autel.

Dans le marché nous craquons pour les couleurs de tout. Chaque objet rivalise d'éclat et de chromatique, plus vifs les uns que les autres. Nous achetons un hamac et deux sièges suspendus à mettre dans le jardin que nous n'avons plus... Mais nous sommes pourtant ravis de notre achat. Comme si petit à petit nous construisions un après à notre aventure... (voir la vidéo)
Le camping étant gratuit, central et pratique nous sommes vite rejoints par Patricia et Richard que nous avons rencontré à Atitlan puis Anja et Holger que nous connaissons depuis le Mexique, puis Vincent et Marylin que nous avons rencontré plusieurs fois déjà et faisons finalement la connaissance de Bruno et Véronique qui voyagent 3 ans à bord de leur Land Rover.
Lundi 25, les cours commencent pour la famille Matton. Patricia et Richard nous ont rejoint dans l'école aussi. Tout de suite tout le monde se plaît énormément. Les enfants en particulier sont très motivés , surement contents de sortir un peu du contexte CNED-Parents-CNED. Nos profs particuliers tentent de nous apprendre un maximum de choses en un minimum de temps. Mais l'atmosphère qui règne ici est très détendue. En lieu de classe, les cours se prennent sur une grande terrasse ombragée où chaque élève discute avec son prof accompagné de quelques livres et cahiers. A la pause, tous se retrouvent au café et les enfants se sentent comme des poissons dans l'eau. Au bout d'une semaine nous voyons les progrès. Pas tant dans l'expression, mais dans la compréhension de la langue ce qui va sans aucun doute nous faciliter la tâche pour la suite de l'aventure.
Gilles tente encore une fois de trouver des pneus à Guatémala Ciudad. Alors qu'il va craquer pour des pneus d'une marque inconnue, un semi remorque débarque avec un plein chargement de pneus Michelin. Ce n'est pas que nous soyons chauvin, mais les pneus Khumo achetés il y tout juste 6000 km aux Etats-Unis s'amusent à déjanter dans les virages, choses dont nous ne rafolons pas spécialement.
La marque des pneus est de qualité... le prix aussi. Gilles négocie que pour ce prix là, il veut également l'extraction de l'écrou cassé.
Le changement de pneus est rapidement effectué avant midi. Par contre, extirper l'écrou cassé prendra un tout petit... 4 heures de travail à 3 hommes... Gilles prendra la direction des opérations et surtout devra sortir tous ces outils vu le niveau d'équipements des garagistes. Percements, soudures, extracteurs... Tout est tenté et tout échoue. Finalement, ce sera... le couteau suisse et sa super scie à métaux qui permettront d'arriver à bout du maudit écrou.
Gilles arrive finalement à 20 heures au camping couvert de suie et de graisse jusqu'au visage. Visiblement content d'avoir résolu le problème principal. Au     
fait, comme c'est la chandeleur, nous, la joyeuse équipe de voyageurs, avons décidé de faire des crêpes. Gilles de retour, il va enfin pouvoir faire la pâte à crêpes :o)

Au matin Véronique et Bruno nous quittent les premiers, suivis par Maryline et Vincent puis Patricia et Richard.

La logistique n'est toujours pas terminée, il faut encore trouver des freins. Entre les lessives, les nettoyages et l'ajustement par deux fois des freins qui semblent ne plus réagir aussi fortement qu'avant, les jours s'écoulent, mais l'envie de repartir devient de plus en plus forte.

Tout est enfin prêt, mais nous ne voulons pas quitter la région sans faire l'ascension du Volcan Pacaya qui promet mont, lave et merveilles. Nous optons pour un tour guidé depuis Antigua histoire de passer une journée plus "relaxe" et sécuritaire par rapport au volcan. Les prix sont attractifs aussi, 7 $ par personne. Le mini-bus vient nous chercher au camping où nous montons à bord accompagné de 7 ou 8 autres voyageurs. La route de 1h30 vers le volcan se passe en douceur. Arrivé à destination, le rythme change tout d'un coup. On nous annonce immédiatement que nous n'aurons que 1h45 pour arriver en haut et 30 minutes d'observation avant la descente. Nous sommes littéralement jetés sur la pente à 45% du Pacay avec un dénivelé de 400m. La guide, qui ne donne aucune explication marche à une allure infernale. Des chevaux nous suivent, enfin nous poussent à proprement dit, dans le dos nous mettant rapidement tous hors d'haleine. L'altitude de départ et le manque              
d'oxygène aidant, un à un les touristes craquent et prennent les chevaux pour des sommes non négligeables. Les cavaliers harcèlent, certains très vulgairement, les marcheurs, toujours en les poussant afin qu'ils soient trop fatigués pour parvenir seuls en haut. Natacha qui n'est déjà pas très sportive prend, très fachée un canasson et Théophile se fait un honneur de lui laisser la place et court à côté. Gilles stoïque arrive en haut longtemps après Alexandre qui court comme une gazelle. Arrivé au premier cratère, les cavaliers doivent descendre à moins de payer encore une fois la même somme et ce malgré la négociation qui entendait une arrivée jusqu'au bout.

Arrivés devant la coulée de lave, on comprend vite que la dite lave incandescante est solide et froide depuis pas mal de temps. Nous nous sentons tous très frustrés et fâchés d'un tel traitement. Heureusement, le coucher de soleil sur les trois autres volcans est sublime. La noirceur arrivant, on découvre tout en haut du Pacaya sur une partie que l'on ne pourrait pas atteindre pour de simples raisons de sécurité, un point lumineux. Au fur et à mesure que la nuit avance le point lumineux devient de plus en plus fort, orangé verdâtre et l'on entend très clairement les explosions de la montagne. Nous redescendons par un chemin à la pente très douce et bien plus court que celui emprunté pour la montée et nous comprenons encore plus clairement à quel point le tour guidé était une arnaque nous forçant à payer des services dont nous ne voulions pas. A l'arrivée, le bus attend au moins 30 minutes devant des bars pour encore essayer de nous extorquer des achats avant de repartir enfin vers Antigua où il nous dépose non plus devant hôtels et camping mais en plein centre historique. Pas de pourboire, pas d'au-revoir non-plus. On s'est bien fait avoir et on rentre courbaturés à cause de l'effort bien trop rapide demandé et avec un mal de tête qui durera 24 heures à cause du manque d'oxygène......
Nous allons rester encore une journée car le site n'est pas encore uploadé et le CNED est en retard. Aussi nous nous levons tôt. Anja vient nous dire bonjour et nous annoncer qu'ils vont au Pacaya car des voyageurs en reviennent et ils ont vu de la lave hier.

Que faire ? On a encore du boulot ! Mais on s'est lancé dans l'aventure pour vivre ces moments là justement. De plus, nous avons vraiment envie de terminer le Guatémala sur une note positive. Et oui, après la piste terrible que nous avons suivie, la manque de Semuc Champey, la nuit très agitée à Coban, n'avoir pas vu de Quétzal, la semi arnaque du Pacaya, la crevaison et tous les ennuis techniques que nous avons dû résoudre pendant  10 jours, nous gardons pour le moment un souvenir en demi teinte du pays.

Nous décidons finalement de prendre la route tous ensembles – avec Anja et Holger - dans le camping car et sans guide. Nous connaissons maintenant le village et savons où le chemin tranquille démarre. Nous arrivons tout tranquillement au sommet et sans aucun essouflement. Il pleut par intermittance, mais tous les marcheurs qui descendent nous confirment que la lave est là..... Arrivés en haut, nous suivons tout simplement un groupe guidé et après avoir traversé un champs de lave froide nous nous retrouvons sur le versant opposé à notre première ascension. La chaleur monte progressivement, l'odeur change aussi et nous nous retrouvons finalement devant une coulée lente de lave. Le guide du groupe que nous suivions plante dans la lave un bâton qui prend immédiatement feu. Il en retire un morceau pour y faire fondre une pièce de 25 cts américain..... Nous continuons.  Un peu plus haut une véritable rivière de lave coule et nous nous en approchons le plus possible tout en restant à distance raisonnable. La pluie tombe toujours mais nous sèchons en même temps grâce à la chaleur des pierres en fusion. Nous marchons un peu sur la lave sèche et les chaussures fondent un peu. On retourne en arrière. Les enfants font griller des marchmalow sur la      
lave et s'en régalent avec une excitation joyeuse !!!! Nous aussi on se laisse tenter avec Anja et Holger.  Franchement, y a-t-il beaucoup de monde qui fasse ce genre d'expérience ? Plus bas, nous arrachons nous aussi un morceau incandescant pour le faire refroidir. Chacun veut repartir avec son petit morceau de lave. Nous sommes maintenant complètement secs grâce à la chaleur environnante. La nuit commence à tomber et nous nous décidons à redescendre avant la nuit. Nous sommes tous tellement contents d'avoir enfin vu cette lave si belle et fascinante. Il recommence à pleuvoir et nous sommes mouillés, mais la joie se voit sur chacun de nos visages et nous emportons à jamais cet instant avec nous : un peu de la chaleur du Pacaya dans nos valises.
Le départ d'Anja et Holger ce matin nous laisse un peu triste. Nous aussi nous voulons reprendre la route. Mais le site n'est pas encore tout à fait prêt. Ce sera pour demain.
Tout n'est pas encore prêt, mais l'appel de la route est plus fort. Et puis de tout façon nous ne serons jamais vraiment prêt. Alors on se lance sur la route qui va nous mener au Salvador. Vers de nouveaux paysages. Avec toujours cette étrange sensation mélancolique de laisser derrière nous un endroit qui fera maintenant partie de nous, de notre vie et cette excitante appréhension d'aller vers un ailleurs encore inconnu.

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013_Belize
RETROSPECTIVE SUR LE GUATEMALA

Le Guatemala, un pays haut en couleurs dans tous les sens du terme, qui nous laissera un sentiment en demi-teinte. Un pays où tout est encore à faire semble-t-il. Améliorer les voies de communication, sécuriser les villes, apprendre à accueillir correctement les voyageurs ou les touristes... Pourtant, il y règne une certaine authenticité qui rend ce pays assez attrayant, entre paysages, marchés et villes coloniales. Le point fort de notre traversée du Guatemala sera indéniablement notre deuxième ascension du volcan Pacaya qui nous permettra de fleurter et même jouer avec la lave. Une cerise sur notre sentiment en demi teinte...

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015_Salvador_Honduras_Nicaragua