Carnet de route précédent
Après le passage de frontière, la journée étant largement entamé et fatigués par les complications administratives nous cherchons de suite un endroit, si possible agréable, pour la nuit. Une famille Suisse (leur site) arrivée il y a 12 ans au Costa Rica a su créer un véritable havre de paix à "Cana Castillas".
Des petites maisons individuelles, un restaurant sous un toit de chaume, et un ou deux espaces pour les camping car. Le tout au bord d'une rivière à crocodiles, avec des arbres immenses abritant des familles de singes hurleurs, des paresseux et toutes sortes d'oiseaux. C'est parfait. Mais même si le lieu est superbe, il fait malheureusement si chaud que la nuit ne sera pas vraiment réparatrice. Nous profitons abondamment des douches froides, quel bonheur lorsqu'il fait 40 degrés et 80% d'humidité... De plus, c'est certainement les douches les plus propres depuis le début de notre périple. On est suisse ou on l'est pas ! Au matin nous partons faire une petite marche le long de la rivière
où nous découvrons des oiseaux inconnus et multicolores, des fourmis jaunes et noires gigantesques... Plus tard les devoirs sont interrompus par l'arrivée d'une famille de femelles singes hurleurs accompagnées de leurs petits. Ils ne sont nullement effrayés et sont tout proches. Nous partons les observer pendant de délicieuses minutes. A notre retour des vaches arrivent cerclées par des cavaliers qui les guident vers un enclos. Elles y seront marquées au fer rouge et vaccinées devant le regard impressionnés des boys. Encore une chose que l'on n'a pas l'occasion de voir souvent chez nous. Une fois les devoirs terminés, nous décidons de repartir. L'endroit est plein de charme, mais il fait si chaud que nous voulons rouler pour avoir du vent.
Nous tentons de trouver de la fraîcheur et la consolation sur la Playa Tamarino bien connue pour l'apprentissage du surf. L'eau est à proprement parlé délicieuse et la plage bien que fort touristique est très belle.
La nuit venue, encore une fois le vent tombe et la chaleur est insoutenable. Nous sommes de plus en plus fatigués, physiquement et psychologiquement... et cela se ressent sur la vie en camping car.
Après les devoirs nous courons encore profiter de cette plage et surtout de la fraîcheur que procure l'eau. Entourés d'apprentis surfeurs allemands, français et américains nous surveillons nos apprentis "bodyboarders" à nous qui s'éclatent sur les vagues. Théophile en particulier est porté très loin sur la plage car il est plus léger... Il n'y a pas que des désavantages à être le plus petit...
Direction la pointe de la péninsule de Nicoya. Nous nous arrêtons en chemin pour faire le plein de gaz. Malheureusement l'usine a fermé ses portes il y a 15 minutes ! Zut nous devons attendre demain. A quelques cetaines de mètres, nous insistons beaucoup auprès d'une hotellière pour nous autoriser à passer la nuit sur son parking privé afin d'être en sécurité. C'est fou comme la nécessité rend plus insistant.
Après le remplissage de gaz nous filons vers Montezuma. En fait de filer, le route est de plus en plus tortueuse et de moins en moins aménagée et laisse bientôt place à une piste. Les
pentes deviennent de plus en plus impressionnantes. A présent nous savons que nous ne pourrons pas revenir en arrière. Nous prendrons donc le ferry qui traverse le golfe de Nicoya depuis Paquera. C'est néanmoins un sentiment fort bizarre que d'avancer en sachant qu'il n'y aura pas moyen de revenir sur ses pas. Le payage est superbe. Une jungle de plus en plus verte et dense. Au détour des virages, les montagnes se jettent littéralement dans la mer. Au fond des vallées, des plaines vert tendre accueillent des zébus qui broutent paisiblement escortés d'échassiers blancs. Des manguiers sont lourds de fruits et des singes s'accrochent sur les branches des grands arbres.
La dernière pente avant la plage de Montezuma est tellement raide qu'elle nous force encore à changer nos plans. Nous passerons finalement la nuit sur la plage de Tambor, quelques kilomètres en arrière. La chaleur étouffante (encore et toujours), le manque des tortues luth et les diverses contrariétés rencontrées commencent à peser sur le moral de toute la petite troupe. Pas facile tous les jours la grande aventure !
Nous nous réjouissons tous de prendre le ferry de Paquera à Puntarenas. C'est comme un voyage à l'intérieur du voyage. Nous repensons aux ferry sur le Saint Laurent, celui pour nous rendre sur l'île de Vancouver, celui dans l'état de Washington pour rejoindre le parc Olympic... Mais ici il fait chaud (eh oui ça continue) et nous cherchons l'ombre du ponton. On reste même debout pour que le vent puisse nous rafraîchir.
Nous partons rapidement sur les hauteurs pour trouver la fraîcheur près du lac Arenal. Le paysage change drastiquement pour nous mener dans de véritables alpages suisses. La vue surplombant le lac créé par le barrage vaut bien une photo. Aussi nous nous arrêtons sur un point de vue où se sont installés des vendeurs d'artisanat local. Les garçons sortent immédiatement repérer des petits souvenirs. Une des conditions, ils la connaissent, c'est que le souvenir doit être... petit et marchandé. Et oui, si nous les laissions faire, nous serions rapidement vendeurs ambulants nous même. La vue ressemble à s'y méprendre à un paysage suisse. Si un paneau n'indiquait pas en espagnol que le lac en contre-bas abrite des crocodiles qui peuvent attaquer l'homme on se croirait à la maison (les crocodiles suisses c'est très rare...).
C'est alors que, tout comme si nous habitions dans la même rue, Anja, Holger, Maryline et Vincent s'arrêtent à côté de nous. Et oui, encore une rencontre. Nous échangeons quelques mots et à vrai dire ça tombe à pic. Ces derniers jours, depuis le Guatemala ont été assez durs et les visites que nous avons faites depuis plusieurs semaines n'ont pas été transcendantes. Nous avions l'impression de ne plus voyager correctement, où peut-être d'avoir perdu le mordant nécessaire pour une telle aventure... Car il s'agit bien d'une aventure avec ses moments incroyables et ses difficultés à surmonter. Nous comprenons vite que nos amis voyageurs ressentent un peu la même chose et souffrent également de la chaleur. Ils ont aussi maintenant envie d'accélérer pour arriver au plus vite en Amérique du sud. Nous ne sommes pas les seuls à faire ces constations. Sur la route, traversée par de nombreux coatis, nous appercevons brièvement, privilège suprême, le volcan Arenal,
habituellement recouvert par les nuages. Il pleut et nous ne boudons pas notre plaisir de dormir à la fraîcheur à Fortuna.
Il pleut encore toute la journée, aussi nous profitons de mettre à jour le site depuis ce petit village de la Fortuna où nous avons même une connection wifi sauvage dans le camping car... le luxe.
Nous faisons (enfin) la très sympathique connaissance de Michelle et Jean-Manuel (dit Gim) (leur site) qui voyagent en VW transporteur et avec qui nous sommes en contact email depuis plusieurs mois.
Ce soir, nous avons rendez-vous avec André et Danielle, des amis de Nadia, en vacances dans la région, qui nous apportent dans leurs valises des nouvelles de chez nous (mmmh) et... des cours du CNED (hhhhm). Nous passons un petit moment à faire connaissance. Encore merci aux facteurs !
Nous rejoignons ensuite Michelle et Gim au pied du Volcan Arenal espérant appercevoir la lave à son sommet. Mais il pleut toujours fort. Nous sommes à peine déçus, tant le plaisir de dormir au frais nous réjouit tous.
Au matin, nous ne parvenons pas à quitter les voyageurs français. Sur le chemin qui passe derrière nous passent André et Danielle qui partent sur le volcan dans un sens puis Anja et Holger, dans l'autre sens - qui ne nous voient pas - et enfin Maryline et Vincent qui s'arrêtent discuter quelques minutes. Bref en ce matin pluvieux au Costa Rica à des milliers de km de chez nous, nous avons tout d'un coup le sentiment de connaître tout le monde. Puis c'est la route.
Le soleil brille ce matin. Nous avons rejoint les pentes du volcan Poas, recouvertes de plantations de café. Des bambous, des ficus, des yukas, du vert partout. C'est superbe.
Le parc du volcan s'atteint sans difficulté. Un parc national à l'américaine. Il fait très beau mais la brûme au loin empêche de distinguer le Pacifique et de l'autre côté l'Atlantique. Le cratère est rempli d'une eau verte acide (pH < 1) et crache du cumulo-nimbus à la seconde. Magnifique. Nous prenons aussi la petite marche qui mène au deuxième cratère, la laguna Botos, plus ancien et plus calme.
Nous passons le reste de la journée à San José à essayer de résoudre un problème de charnière et de frein dans le garage FIAT chez qui nous trouvons une aide très efficace et surtout sympathique.
Il n'y a sans doute qu'en voyage que l'on peut le matin visiter un lac volcanique et l'après midi se retrouver dans un garage...
Nous repartons du garage Fiat après une deuxième journée d'investigation pour comprendre un petit problème technique sans réponse. Mais avec un sentiment de reconnaissance face au dévouement et la gentillesse des garagistes et chefs d'ateliers. Ils ont démonté les 4 roues, purgés les freins, démonté et graissé le maître-cylindre, ajustés les plaquettes et nous ont invité à manger... gratuitement ! En effet, comme ils ont considéré que le problème n'était pas résolu, ils ne nous ont rien fait payer et nous ont même photocopié toutes les cartes de visites des garages Fiat de tous les pays d'Amérique du Sud. Super sympa. D'ailleurs, ils nous montrent fièrement des cartes de visites d'autres voyageurs qui sont venus les voir depuis plusieurs années.
De retour au camping, nous rencontrons les www.yussuf.net, couple Suisse en pré-retraite qui voyage depuis 4 ans. Eux aussi doivent résoudre un problème mécanique. Là encore, nous ne sommes pas les seuls. Maigre consolation.
Après devoirs, menues réparations et nettoyage (ça c'est un truc qui ne s'arrête jamais), nous roulons vers Jaco. Sur le chemin un pont enjambe une rivière pleine de gros, gros cro-cro crocodiles. Certains mesurent 4 ou 5 mètres. Evidemment on s'arrête et on observe. Une rivière dans laquelle il ne faudrait certainement pas tomber. Mais c'est fascinant. Je repense à mon Grand-Père à Madagascar, qui, ne comprenant pas pourquoi tant de gens venaient assister aux baptèmes qu'il pratiquait dans la rivière s'est vu dire après-coup que l'endroit était infesté de crocos !
A Jaco, la plage est à proprement dite magnifique. Les surfeurs et nous aussi, nous en donnons à coeur joie. Brassés, nettoyés par des vagues énormes. On s'amuse à plonger à la dernière minute dans les rouleaux bleus-verts qui font deux fois notre taille.
La police passe toutes les heures même la nuit pour vérifier si tout va bien et nous sommes juste à côté de grands hotels. Aussi nous décidons de passer la nuit là. Face à la mer.
Encore une journée partagée entre devoirs et baignades. Heureusement, il y a des moments comme ceux là, qui vous rappellent qu'à côté des difficultés, il y a les moments incroyables.
Nous profitons même d'un connection wifi sur la plage dans le camping car pour appeler les petits neveux et nièces sur Skype. Sur l'ordinateur en direct ils nous montrent le Mont-Blanc sur lequel se couche le soleil et nous leur montrons le Pacifique.
Nous sommes rejoint par Elly et Raimund un couple d'Allemand que nous avons rencontré à Antigua. C'est rigolo.
Après avoir profité encore une dernière fois de la plage, nous prenons la route vers le Parc Manuel Antonio, toujours plus au Sud.
Nous arrivons juste à temps pour profiter d'une autre baignade sur une plage malheureusement bondée. L'endroit cerclé de petites îles est néanmoins paradisiaque. Mais, contrairement à Jaco, pas un souffle de vent et la nuit sera encore très chaude. Une de plus !... Même pas mal.
Nous visitons le magnifique parc Manuel Antonio. C'est vrai qu'il est victime de son succès et puis nous sommes le week-end. Mais la nature est belle, les vues plongeantes vers l'océan brillantes et nous observerons pour la première fois des singes capucins à tête blanches. Des papillons morphos bleus et des paresseux se font aussi timidement observer. Les iguanes sont beaucoup moins farouches et viennent, téméraires, à quelques centimètres dès que nous sortons le pique-nique. Nous rencontrons une famille française installée à Montréal depuis de nombreuses années à 3 rue du lieu où nous habitions nous-mêmes. Clin d'oeil de la vie. Sur la fin du parcours s'égrènent des plages cartes postales aux eaux turquoises.
Ce dernier passage de douane est indubitablement le plus rapide et le plus facile des passages. Une toute petite heure. Quel bonheur.
RETROSPECTIVE SUR LE COSTA RICA
Le pays nature d’Amérique Centrale. Nous l’avons apprécié pour sa beauté sauvage mais nous avons eut si chaud que nous avons parfois eut du mal à l’apprécier pleinement.