Accueil

retour à l’accueil

Photos
SDM
Infos
Contact
Projet
Projet
Carnets_Parents
Carnets_Parents
Carnets_Alexandre
Carnets_Theophile
Carnets_Fenouil
Accueil
Aujourd'hui est la première journée de la deuxième étape du passage du Panama en Colombie : celle qui consiste à récupérer le camping car.

Nous apportons les clefs du véhicule à la société qui déchargera le camping car du bateau. Arrivés dans les bureaux, nous comprenons vite que l'assitante ne nous sera d'aucun secours. Il va falloir poser des questions et se débrouiller tout seul... Nous apprenons en plus que le bateau a du retard. Nous ne pourrons pas le récupérer vendredi comme prévu. Comme lundi est férié, ce sera pour mardi prochain. Chouette on vient de recevoir 4 jours de vacances forcées. Réorganisation en vue.

Le soir nous retrouvons Marylin et Vincent et Dan - un australien qui voyage seul en 4x4– pour un verre, histoire de fêter une année supplémentaire pour Vincent. Bon anniversaire! Et tout ça sur l'une des places les plus fréquentées de Cartagena : la place Santo Domingo.
Aujourd'hui nous visitons Cartagena, ville coloniale et fortifiée, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Cette ville a été construite par les espagnols pour y stocker l'or volé aux Incas, avant de l'embarquer sur leurs galions à destination de l'Espagne. Cette "petite activité" va vite attirer la convoitise des pirates (anglais, français...) qui attaqueront la ville à plusieures reprises. Las, les espagnols la rendront quasi imprenable en y construisant les plus importantes fortifications de toute l'Amérique du sud.
Les ruelles parfois étroites révèlent des façades aux couleurs vivent, des entrées et des balcons d'inspiration espagnole. La ville est effectivement magnifique et très touristiques... les prix aussi d'ailleurs.
Petite visite de la fortification principale de Cartagena : le Castillo San Felipe. La chaleur et l'ensoleillement sont tels que nous prenons plaisir à arpenter les galeries de tunnels du castillo où l'air un peu plus frais nous permet de refroidir...
Journée entièrement consacrée aux devoirs et à nous reposer dans la chambre sous le ventilateur qui tourne 24h/24h à l'abri de la chaleur étouffante.
Le parcours du combattant se met en place : il s'agit aujourd'hui de récupérer notre pamking car avant le soir. Lever à 06:00 pour être à l'agence dès l'ouverture à 08:00. On y paie les frais de déchargement, et on y récupère le précieux Bill of Lading. A pied on rejoint la douane, 5 blocs plus loin. Il n'est que 09:30. Chouette. Il faut établir maintenant le permis d'importation temporaire du véhicule. Et la personne qui s'en occupe ne sera là... qu'à 11:30. Coooool. On montre les enfants pour amadouer... Ca marche, on gagne 30 minutes. On presse le mouvement et à 11:00, taxi en direction du port. Là, une foultitude de démarches, interrompues par une panne informatique de 3 heures nous conduiront à récupérer notre pamking car en parfait état (là on est vraiment content) à 18:00. D'autres voyageurs n'ont récupéré leurs véhicule que vers 20h ou 21h... Bref, on s'estime chanceux. Le
passage du canal est terminé. Ah non, il nous reste encore à trouver une assurance, mais ça, ce sera pour demain. A chaque jour suffit sa peine.
Près de la vieille ville, nous contractons une assurance pour le camping car. Il ne nous reste maintenant plus qu'à réinvestir notre maison roulante. Remettre en place tout ce que nous avions pris dans nos valises, démonter la paroie de protection, remettre les pneus sur le toit et reprendre nos repères... déjà une semaine que nous l'avions quitté.
A l'hôtel, nous faisons la connaissance de Bruno, un français qui vit ici depuis une quinzaine d'années. Décorateur de scène, il fait aussi de magnifiques scultpures
de bois ou à l'argile. Nos boys auront même droit à un cours particulier. Quelques moments d'échanges sympathiques. Merci !
Sur la route nous attend une activité pour le moins rigolote. On va se baigner dans un volcan de... boue. De l'argile plus précisément. Le volcan Totumo fait 2000 m de hauteur, mais seul quelques dizaines de mètres dépassent du sol. Le reste est sous-terrain. Une échelle de bois nous mène en haut de ce petit cône. Au sommet une petite plateforme et une échelle permettent de descendre dans un bassin de 20m2 d'argile liquide. Nous arrivons juste après un car de touristes, l'espace est donc rempli et nous attendons quelques minutes que la place se libère. Les boys ont beaucoup de peine à attendre. Imaginez combien des enfants peuvent être excités à l'idée d'aller se rouler dans le boue... et cette fois-ci c'est Papa et Maman qui les y emmène. C'est le monde à l'envers.
En entrant dans le liquide visqueux, on ressent d'abord un sentiment d'opression. L'argile est très dense et on y flotte. Dans la fosse, 2 ou 3 hommes nous attendent et nous aident à nous mouvoir dans ce drôle de liquide. Une fois installé, un homme nous masse alors que nous flottons sur la boue. Il nous met de l'argile partout. Sur le corps, le visage, les cheveux. Facile à imaginer que les enfants se sont sentis à l'aise bien plus rapidement que nous à ce petit jeu.
Après, et c'est là le paroxysme de ce petit jeu, il faut ressortir et marcher ou plutôt  glisser, clopin-clopant, jusqu'à la lagune voisine où des femmes nous mettent en tenue d'Adam pour nous dé-argiler vigoureusement. Quelle expérience. Une thalasso express version latino américaine.
Nous continuons la route en direction du village de Taganga. Au loin, nous apercevons la Sierra de Santa Marta qui offre la plus forte déclinaison au monde entre une zone côtière et des montagnes. En 45 km, l'altitude s'élève à 5700m. Une déclinaison identique à l'Himalaya. Mais cette région, berceau des indiens Tayronas est malheureusement fortement déconseillée aux touristes pour des raisons de sécurité. Pas à cause des indiens, mais plutôt des traficants peu recommandables. On s'abstiendra.

Taganga se niche dans une petite baie à la plage accueillante. Installés près du terrain de foot, nous faisons la connaissance de Patrice. Un français qui fait régulièrement des visites ici – sa femme est colombienne – et nous passons un agréable moment jusque tard le soir en discutant voyages, monde et philosophie, tout en sirotant un "jugo de pina" et une bière.

Une petite heure de route et nous voilà à l'entrée du Parc de Tayrona. Ce parc nous a été recommandé par des voyageurs croisés au Belize. Malgré la présence très désagréable d'armées de moustiques, nous comprenons rapidement que nous sommes dans un petit bout de paradis. Des chemins traversent une fôret vierge et tropicale aux essences inconnues, aux animaux peureux et nous mènent d'abord vers une plage sublime. Sable blanc, rochers érodés échoués sur la rive, eaux bleues et plage déserte. Pour cause, les courants y sont très violents et il n'est pas question de s'y baigner. Des panneaux rapellent à chaque plage le nombreux de décès passés... 100... 200... Plus loin dans une crique un peu plus à l'abri des vagues, un petit coin de plage est autorisé à la baignade. Evidemment, les garçons en profitent à fond.
Aujourd'hui nous voudrions atteindre la plage Piscina à 1h30 de marche. La forêt est belle mais très chaude. Après quelques kilomètres, nous voyons des singes Mico Titi, en voie de disparition, à têtes blanches, hirsutes.
Arrivés à la dite plage nous comprenons pourquoi elle attire tant les visiteurs. Un autre endroit magnifique où les boys vont nager jusqu'à plus soif.
La marche de retour est assez accablante ; il fait lourd et la journée passée à marcher et à nager dans la mer et  le soleil qui ne nous aide pas à raffraîchir... Ce soir nous retournons à Taganga où nous espérons retrouver un peu plus de fraîcheur. Mais il fait lourd et chaud. Pas un souffle de vent. Pas un pet. Nada. Dans la soirée nous rencontrons deux étudiants français vivant à Bogota. Ils nous confirment l'impression que nous commencons à avoir : la Colombie et les Colombiens sont vraiment très chouettes.
Il faut avancer sur les cours du CNED, mais il fait si chaud. Impossible d'étudier dans le camping car où même sur la terrasse d'un café. Nous allons nous réfugier dans un Mc Donald dans la ville voisine. Il y a des tables, du calme et surtout la clim. C'est bien la première fois que nous passons 8 heures dans un fast food. Au moins les boys ont bien avancé. Ca vaut pas une mention aux examens ça ?

Nous reprenons la direction du Sud. Quand on roule tout va bien, mais dès qu'on s'arrête une chappe de chaleur étouffante s'abat sur nos têtes. D'un commun accord, nous prenons une chambre d'hôtel. Ici aussi, l'attrait principal, c'est la clim. La fraîcheur, quel bonheur !

En direction pour Pamplona réputée pour une traditionnelle et belle célébration des fêtes de Pâques, nous traversons Bucaramanga puis arrivons à Berlin, un petit village à une altitude de 3400 mètres.
Il fait froid et nous retrouvons le plaisir de nous enfouir sous la couette. Le plateau entier vit pratiquement exclusivement de la culture de l'oignon. Les villageois sont agriculteurs et se détendent en fin de soirée en jouant à un jeu de quille : le Bolo. Trois quilles alignées à une trentaine de mètres qu'il faut viser en pointé car le sol est inégal. Ils sont d'une habilité redoutable. Le policier du coin vient nous tenir un brin de causette. D'autres villageois se joignent à la conversation. Ils sont très aimables et accueillants. Dans l'église aux portes ouvertes sur la placette du village on entend une répétition joyeuse de concert. Le curé chante faux, mais c'est joyeux. Pour Pâques probablement.
Pamplona est déjà en fête lorsque nous arrivons. Une procession d'enfants figurant les étapes de la Passion du Christ défile au pas. Certains enfants sont très jeunes, mais tous sont extrêmement disciplinés et sérieux. Les costumes sont un mélange de symboles religieux, de costumes historiques romains, de fanfares et de scoutisme. La marche est rythmée par des groupes de musique. Les spectateurs s'alignent tout au long de la voie et observent avec joie leurs enfants.
Chez eux aussi, pas d'effusion, mais un sérieux de circonstance. Même si les marchands ambulants sont présents par miriades et les enfants achètent des ballons de baudruche, il ne règne pas une ambiance de foire ou de carnaval. On sent très précisément la conviction religieuse de la foule.
De retour au pamking car une famille nous accoste. Ils veulent comprendre notre projet et sont visiblement très contents que nous n'ayons pas évité la Colombie. Ils nous conseillent sur la suite du trajet et nous posent LA question, comme beaucoup d'autres colombiens : que pensons nous de leur pays ? Durant notre halte à Pamplona, les gens toquent sur le camping car, mais ce n'est pas pour nous embêter, simplement pour nous dire bonjour. Nous surprenons même plusieurs personnes se faisant photographier devant le pamking car et devant l'autocollant figurant notre parcours.
La nuit la procession prend encore de l'ampleur et devient fascinante. La foule qui observe patiemment - un défilé peut durer 2 heures - est très bon enfant. Nous nous sentons vraiment très bien. A vrai dire, après avoir passé l'Amérique Centrale nous baissons notre garde et commençons à nous détendre ici. Il n'est pas nécessaire de vérifier la monnaie car les commerçants ne cherchent pas à nous voler, tout gringos que nous sommes. Les prix que l'on nous annonce ne sont pas non plus surévalués juste parce que nous sommes touristes. Certains refusent même les pourboires. Les gens de la rue nous accostent, nous posent des questions et leurs visages affichent toujours un sourire rayonnant. Ils sont intéressés à notre projet, qui nous sommes sans que nous ressentions ni envie, ni jalousie. Quel plaisir. Ce sont des relations authentiques, simples, humaines. Cela nous fait à tous un très grand bien. Même les enfants apprécient cette liberté relationnelle. Tous veulent aussi savoir ce que nous pensons de la Colombie et ils insistent pour que nous rapportions les faits dans notre pays. C'est chargé de très bons souvenirs que nous quitterons la ville demain.

Parmi toutes les recommandations que nous avons reçues par les Colombiens nous retenons la visite du Canyon de Chicamocha et du part national qui s'y trouve. Après une route à couper le souffle qui ressemble parfois au Grand Canon nous arrivons au parc. Il s'agit en fait d'un parc d'attraction qui à la drôle de particularité de se trouver dans un endroit désertique et tout en haut d'une montagne. Nous décidons de dormir sur la parking. La gentillesse et la fièreté des Colombiens à propos de leur pays se traduit par de nombreuses conversations et conseils que nous acceptions avec plaisir. Le soir venu, la patrouille de police qui est établie à l'entrée du parking nous demande gentillement de nous déplacer sur un coin du stationnement. Ils veulent faire un match de foot. Encore une fois cela devient l'occasion pour eux de nous poser tout un tas de question.
La route qui nous mène à Villa de Leyva est très variée et surtout très différente de l'image que l'on peut se faire du pays. Des montagnes désertiques aux cimes acérées à la jungle des plaines, la Colombie offre un visage incroyablement varié.

Nous passons à peine une après midi à Villa de Leyva, surnommée la ville blanche. Suffisamment pour découvrir une petite ville gentille et typique de l'époque espagnole. La place centrale en particulier est impressionnante. Pavée du pierres noires et entourée de bâtiments d'un blanc éclatant.
Nous dirions que d'habitude ce genre de parc n'est pas notre tasse de thé. Nous sommes néanmoins loin de l'ambiance Disney et aussi il faut aménager des espaces où les enfants peuvent aussi se défouler. Le parc propose toutes sortes d'activités mais reste à dimensions humaines. Tyrolienne à 300 m, buggy sur piste, trempolin on va bien s'amuser. D'autres visiteurs colombiens nous abordent à nouveau. Les gens nous donnent même leur coordonnées email ou téléphone pour que l'on les contact si on passe dans leur région. Un gardien nous aborde en français pour nous expliquer les sources historiques du parc et surtout de l'immense statue qui la domine. Encore une belle journée.
Nous reprenons la route et somme surpris par la pluie et la nuit qui tombe. Nous nous arrêtons donc dans une station service et même si l'odeur des vapeurs d'essence laisse à désir l'accueil est encore une fois fort sympatique. Dans cette petite ville de Chinquinquira qui ne possède même pas un supermarché, les    
gens nous abordent. Ils posent des questions et font tout ce qu'ils peuvent pour entrer en interaction avec nous. Un passant me demande s'il notre véhicule est une ambulance ou si c'est si c'est le Bibliobus ! Après explication il montre son plus beau sourire édenté et sort un touchant : "Je parle françOIS, cousi cousa "... Des moments qui font aimer l'humanité et la vie.
Un arrêt express devant une boulangerie-charcuterie Zurichoise (!) où nous parlerons avec le patron en Schwietzerdütch et achèterons un camembert (faut le voir pour le croire) et un nouvel attroupement s'est formé autour du camping car. Un avocat qui habite à 1000 km de là nous laisse sa carte de visite. Juste au cas où nous passerions près de chez lui.

La cathédrale de sel de Zipaquira est répertoriée comme la 1ère attraction du pays. On ne peut donc pas rater ça ! En réalité il s'agit d'une mine dont on extrait le sel depuis des siècles. A l'époque pré-colombienne la mine existait déjà. Aujourd'hui, bien entendu, les techniques ont évolué et le sel est extrait par tonnes quotidiennement. Des galeries creusées naissait bientôt l'idée d'y créer une cathédrale de sel. Aussi la visite suit des couloirs figurant des croix symbolisant les différentes étapes du calvaire. Elle se termine par une véritable cathédrale pouvant accueillir des centaines de visiteurs. Le lieu est réservé des mois à l'avance pour les mariages. Les galeries sont si grandes que les mariès peuvent arriver en calèche ! L'accoustique est elle aussi unique. Il y a quelques années, il y eut une retransmission en direct par satellite des chants des baleines qui passent au large de la Colombie... Un film en 3 D termine la visite. L'avenir de la mine est assurée pour des dizaines d'année encore. Une nouvelle technique d'extraction (par pulsion d'eau) sera mise en route d'ici 12 ans... Une visite qui ne manque pas de sel ;o)

Après un délicieux repas (ça faisait lontemps que l'on ne s'était pas régalé ainsi) chez "Sopa de Mama" et le tour du palais présidentiel, nous finissons la journée au musée del Oro. La plus grand musée au monde sur le thème de l'Or. Très impressionnant et bien fait. Les enfants, impressionnés par tant d'or, s'amusent à imaginer qu'ils sont des cambrioleurs, repèrent les caméras et posent de l'explosif imaginaire (oui mais du C4) sur toutes les vitrines. Nous ne ressortirons pas plus riches du musée...
A Bogota, nous restons dans les quartiers indiqués par les informations touristiques et nous nous sentons vraiment très bien. On sent la pauvreté et les dérives qu'elle peut provoquer, c'est vrai, mais les gens sont affables et tous intéressé par notre présence.
Nous passons par la Plaza Bolivar où les pigeons raviront les enfants et le musée Bottero qui nous plaira beaucoup. Nous ne pouvons pas vraiment expliquer ce qu'il y a de si touchant dans ces peintures. La section art modern, Picasso, Matisse et cie nous laissera un moins bon souvenir.

Carnet de route suivant

019_colombie_de_la_zone_cafe_jusquau_sud

Carnet de route précédent

017_Panama