Accueil

retour à l’accueil

Photos
SDM
Infos
Contact
Projet
Projet
Carnets_Parents
Carnets_Parents
Carnets_Alexandre
Carnets_Theophile
Carnets_Fenouil
Accueil
Ce passage de douane est sans conteste le plus court, organisé et sympathique que nous ayons eu à faire. 1 heure chrono pour sortir de Colombie et entrer en Equateur. Super.

Après avoir trouvé une assurance pour le pamking-car, et fait réparer le cable d'alimentation de l'ordinateur à Tulcan (ce qui aurait été jeté en Europe est ici réparé en 1 heure pour 2 US$            
soudure comprise) nous voilà en route vers les thermes de Aguas Hediondas. Des eaux sulfureuses et chaudes à une altitude de 3800 mètres. L'info nous a été donnée par nos amis voyageurs Maryline et Vincent qui sont 2 ou 3 jours devant nous.

La piste qui y mène est certe cahotique, mais le paysage est surprenant. Un mélange d'alpages et de désert du Nord Mexique, avec en lieu de sapins, des plantes qui ressemblent à des yuccas couvrant les vallons. Les thermes se cachent en contre-bas d'un cul de sac. Nous sommes acceuillis par un chien Saint-Bernard, Bethoveen, pas très sympa et le concierge du lieu qui lui est – et c'est quand même ça le plus important - sympa. Une seule autre famille se baigne dans l'une des deux piscines en plein air à 35°C. A notre tour de plonger dans cette eau laiteuse et chargée d'une odeur de souffre. Après plusieurs mois de douches froides, on ne boude pas notre plaisir. A part notre ours polaire de service, Gilles, qui ne supporte pas plus qu'un petit 20 à 25 degrés pour l'eau. Autant dire qu'il ne reste pas plus de quelques minutes à 35°C de peur de s'éboullanter ou pire, peut être de s'évaporer... Puis nous plongeons dans les bassins semi-intérieurs qui sont à 50 degrés. Là, c'est trop chaud pour nous aussi et on retourne vite rejoindre notre ours polaire qui attend dans la piscine extérieure. Il commence à pleuvoir et la nuit tombe. Nous sommes bientôt complètement seuls. Seul le Saint-Bernard, nous observe depuis le bord de la piscine avec ses yeux tristes et ses babines étalées sur le carrelage felé. Cette nuit, nous allons bien dormir.
La route vers Otavalo nous livre un paysage magnifique et vertigineux. Pas du tout ce à quoi nous nous attendions en Equateur. Dans les hauteurs, la route traverse des villages indiens vivant de la culture du café ou de l'agriculture tandis que le fond des vallées, plus chaud, accueille des cultures de cannes à sucre tenues par une population noire, descendante d'esclaves africains apportées par les Conquistadors pour remplacer les populations qu'ils avaient décimées.

Aujourd'hui encore nous suivons les recommandations "électroniques" de Marylin et Vincent et partons visiter le Parque del Condor d'Otavalo qui domine la vallée où se niche la ville. Le parc est simple mais très plaisant. La démonstration de vol des rapaces est spectaculaire. Nous aurons même la chance de pouvoir enfiler un gant et porter un petit faucon. Les enfants sont aux anges.
En sortant du parc, le ciel nous gâte d'un arc-en-ciel sur fond de vert profond et d'un début de tornade en formation. Les enfants sont carrément fascinés. Heureusement, la tornade avortera avant de devenir dangereuse.

En redescandant dans la vallée nous croisons Dan, voyageur Australien avec qui nous avons passé une soirée à Cartagena. Il plante là sa tente à côté de son 4x4 wrangler pour passer la nuit au milieu de nulle part. Quel aventurier ! plus loin, en nous poussant sur la bas côté pour laisser passer un véhicule, nous nous embourbons méchamment. La terre parraissait pourtant parfaitement dure et sèche. Mais non, il a fallut que nous nous arrêtions juste au dessus d'une source ! La terre est si meuble que le camping car penche de plus en plus gravement sur la droite. On demande si quelqu'un possède un tracteur ou un camion dans les environs, mais la réponse est négative. Des villageoises en costume traditionnel s'installent autour du camping car, tout sourire, profitant du film de la soirée : "Des gringos embourbés jusqu'au chassis"... Voyons comment ils vont s'en sortir. Dan nous rejoint, mais cela ne suffit pas pour nous pousser hors de l'ornière. Et le camping car continue de s'enfoncer. Il faut avouer que l'on n'en mène pas large à ce moment et imaginons le pire. Un mini-bus Mercedes rempli d'une dizaine de touristes autrichiens arrive. Gilles n'hésite pas une seconde pour demander au conducteur d'essayer de nous tracter. Ce sont alors une dizaine de touristes, Dan et les enfants qui poussent notre pamking car tandis que le Mercedes le tracte par l'avant. Après deux essais nous voilà à nouveau sur le milieu du chemin de terre. Ouf ! Même les touristes applaudissent, soulagés. Quelle santé ces autrichiens ! On distribue les mercis et les bières du frigo et on va vite trouver un endroit pour la nuit pour nous remettre de nos émotions.
La route qui mène à Quito traverse l'Equateur. La ligne, pas le pays. C'est un énorme "Youpiii" que nous crions tous dans le camping car lorsque le GPS (qui n'indique plus aucune route depuis le Belize) affiche un triomphant 0,0000° de latitude. Pour Gilles, Alexandre et Théophile c'est la première fois qu'ils passent dans l'hémisphère Sud et c'est une étape dans le voyage.

Nous roulons vers Mitad del Mundo, une petite ville et monument symbolisant ce passage. Il y en a plusieurs, mais celui-là est plus important que les autres. Sur le parking nous repérons un véhicule de       
voyageurs suisses qui semblent remonter de Sud au Nord d'après la carte affichée sur la cellule du pick-up. Ce sont des vaudois et un auto-collant nous informe qu'ils viennent de Morges. Un autre auto-collant nous donne leur nom : les Cornu ! Nous avons été à l'école avec des Cornu... et comme le monde est petit... Nous allons visiter le site en laissant un petit mot sur leur pare-brise. Les photos traditionnelles d'un tel passage – l'éequateur - sont prises et on se réjouit de passer de "l'autre côté", on envoit les cartes postales, on fait tamponner les passeports d'un passage officiel...

En ressortant, nous rencontrons nos mystérieux voyageur. Nous arrivons rapidement à la conclusion que ce sont leurs enfants - Philippe et Sandrine – qui ont été nos amarades de classes ! Quelle coïncidence. Ils sont à la retraite et voyagent de part le monde. On échange quelques informations mais ils sont pressés car demain ils partent aux Galapagos. Sympathique et amusante rencontre, petit clin d'oeil au passé. (mclcornu.blogspot.com). Nous passons la nuit dans le parking d'un hôtel à deux pas de là.

Quito est la capitale de l'Equateur. Un "petit" 1,4 milion de personnes qui vivent à une altitude de 2'850 m. Nous trouvons un parqueadero - un parking - en plein centre ville, avec chiens et poules qui courent entre les voitures, à deux pas de tous les services et pas cher. C'est juste extra.
Nous sommes contents de retrouver le pamking car entier et notre "très-petit-chez-nous", mais nous avons du mal à quitter les Galapagos dans noter esprit. Même notre corps nous rappelle ces 5 jours de mer et nous continuons pendant plus de 24 heures à tanguer quand nous marchons ou même quand nous dormons.

Nous tentons quand même une visite du Vieux Quito. Nous marchons dans les rues en nous laissant aller du couvent Santo Domingo à l'Eglise Campana en passant par la Plaza Grande, la Merced et la Basilique. Sur les hauteurs du Cerro Panecillo, la Vierge de plus de 10 mètres de haut veille sur nous et la ville.
Sortir de Quito nous prend "seulement" 1h30. Non pas que nous nous soyons perdus mais la ville est longue à contourner. Et même dans les capitales, l'orientation se fait plus à l'instinct qu'aux indications.
La route nous mène à l'entrée du Parc du Cotopaxi. Nous tentons d'atteindre le pied du volcan avec notre véhicule, mais la saison des pluies rend la route peu pratiquable. Une petite rivière en crue nous coupe le chemin. Nous rebroussons chemin et trouvons un chauffeur qui nous y mènera demain en 4x4.

Nous partons tôt car le Cotopaxi qui culmine à 5'897 m à tendance à se cacher derrière les nuages en fin de matinée. La route passe par la Laguna Limpiopungo dont nous faisons le tour avec le guide qui nous parle des plantes indigènes et de leurs vertues médicinales. Le paysage vallonné et vert ressemble à s'y méprendre aux alpages savoyards.
C'est sans compter sur le Cotopaxi qui se cache encore derrière les nuages. C'est en s'en approchant par une piste assez pentue qu'il commence à montrer le bas de ses glaciers. Nous réalisons rapidement que nous sommes dans un monde avec d'autres dimensions. Arrivés au parking à 4'500 m, nous nous habillons vite car le vent est frais. Pas      
aussi froid que nous l'aurions imaginé à cette altitude néanmoins. L'oxyène manque et les têtes tournent, les coeurs battent la chamade. Les enfants nous convainquent de monter jusqu'au refuge à 4800 mètres et nous nous laissons entrainer. Juste 300 petits mètres de dénivelé... La montée n'est pas difficile en soi, mais le manque d'oxygène rend l'ascension très lente et pénible. Surtout pour les parents. Les boys et le guide trottinent devant. Gilles s'arrête tous les 50 mètres pour ralentir son coeur. Nous expérimentons pleinement pourquoi l'ascension d'un 6000 ou d'un 8000 – sans oxygène – est un exploit... Après 45 minutes, nous voilà à 4'800 m. Aussi haut que le Mont Blanc. C'est abstrait, mais on trouve ça génial. A la descente nous payerons le prix d'une montée trop rapide et le reste de l'après-midi est accompagné de forts maux de tête et fatigue pour nous tous.
La route sillonne maintenant en direction du Volcan Chimborazo - 6'300m – le plus haut sommet d'Equateur. Le paysage devient carrément désertique et la route se mut en une piste dès l'entrée du parc. Le ventre un peu serré par la difficulté de la route nous arrivons quand même au refuge avec notre vaillant camping car à 4'880 m ! Record battu. On se prépare à étudier et passer la nuit ici, mais c'était sans compter sur une chute de neige qui           
commence 1 heure à peine après notre arrivée. Les deux hommes qui tiennent le refuge nous sourient en nous confirmant qu'ici ce n'est pas comme en Europe. S'il neige fort, la route ne sera pas denneigée. Si on veut monter ou descendre, il vaut mieux avoir un 4x4... et comme nous n'avons pas trop envie de rester bloqués ici jusqu'à la fonte des neiges, nous redescendons dare dare à l'entrée du parc, à 4400 m, où la neige tombe en pluie fine. Aurons-nous la chance de voir le volcan demain ?
La nuit s'est passée dans un demi-sommeil; à cette altitude, le manque d'oxygène donne l'impression constante de manquer d'air ou d'étouffer, sans compter les maux de tête. On peut le dire, la troupe mattonlesvoiles se réveille ce matin avec la gueule de bois.. Entre 6h05 et 6h10 du matin, on apperçoit enfin le Chimborazo, brièvement, entre deux volutes blanches. Puis il s'enveloppe dans un brouillard tourbillonnant... Bon au moins nous l'aurons vu.
En route vers le Sud, les paysages sont à couper le souffle. Des vigognes se promènent peureuses et élégantes sur les hauts sommets. Nous redescendons jusqu'en plaine où la chaleur tropicale nous attend. Nous nous sommes éveillés les yeux sur un sommet de 6'300 mètres enneigé. Nous nous endormons sur un champs de bananes.
Une journée de route très cahotique dans les pattes, nous nous arrêtons sur la placette du village de Balsas. L'ambiance semble tranquille et après les vérifications d'usage avec les gens locaux, nous décidons de dormir au pied de l'église.
La nuit s'avèrera très surprenante. Des gens circulent toute la nuit en se parlant si fort qu'ils semblent crier. Le clocher marque toutes les heures et tous les quart d'heure par des sirènes d'alarme. A réveiller les morts. Alors que nous avons déjà une toute petite mine, à cinq heure, une centaine de fidèles se réunissent devant la porte de l'église. Le prêtre fait son prèche sur des hauts-parleurs dans la rue. Ensuite ils entonnent des cantiques puis se mettent en marche en suivant une meneuse qui prononce dans un porte-voix des phrases qu'ils reprennent en cheminant dans les rues. Des villageois en retard se joignent en courant au cortège. Est-il utile de péciser qu'il s'agit bien de cinq heure du matin ? Même les coqs n'ont pas encore chanté. Petite leçon pour l'avenir : ne jamais sous-estimer ce qui nous reveillera le matin, au point que même le réveil pourrait être une merveilleuse mélodie. Et petit jeu pour l'avenir sans aucune limite à l'imagination : deviner ce qui nous réveillera le matin.

Carnet de route suivant

021_Equateur_les_galapagos

Carnet de route précédent

019_colombie_de_la_zone_cafe_jusquau_sud