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A Piura - ville où la circulation est très désordonnée - nous cherchons une assurance, obligatoire au Pérou. De fil en aiguille, une personne nous conduit d'agence en agence mais toute refusant de nous assurer. Une dernière agence accepte finalement, mais il aura fallu taire qu'il s'agit d'un camping car. Ouf ! Nous repartons de la ville qui selon les dire de la police et de l'assureur est très insécuritaire aussi.
Nous traversons le désert de Sechura. Du sable, du sable et du sable... Etrange image du Pérou qui nous rappelle l'Amérique du Nord. Et c'est très beau.
La visite Museo de Sipan commence par le 4ième étage et est franchement très bien faite. Nous aurons la chance de tomber sur un guide qui parle pas mal le français aussi. Du coup, la visite est vraiment riche et nous y passons sans nous en rendre compte plus de 3 heures. Le musée est axé essentiellement sur la découverte et le contenu du tombeau du Seigneur de Sipan et de toutes les tombes adjacentes, offrant par ce biais un bel aperçu de la civilisation Moche (on ne rigole pas car il faut prononcer "motché"... dommage). Le site archéologique est encore en fouille et nécessitera encore environ 200 ans de travail ! Pour une fois que l'archéologie est un métier d'avenir ;o)
Comme dans tous les pays du monde, les pêcheurs partent tôt. Aussi, nous nous levons rapidement pour observer comment ça se passe. Il faut dire que voir des hommes affronter l'océan sur de si frêles embarquations nous laisse pantois.
C'est le prix de la tradition puisque c'est ainsi que pêchaient déjà les Moches (si si il faut toujours prononcer "motché"), il y a 1500 ans. L'esquife est fait de roseaux attachés en pointe à l'avant. Des hommes portent les bateaux juste devant les vagues. Les pêcheurs les suivent en portant des filets dans lesquels se trouve une ancre où un leste qui leur permettra probablement de ne pas dériver trop. Ils arriment des sacs plastiques contenants des habits secs ou à manger. Ils s'habillent parfois d'un sac poubelle autour du torse pour se protéger de l'eau, ceignent leurs reins d'un foulard ceinture - certains sont torses nus, quelques-uns font un signe de croix avec des doigts humectés d'eau de mer - et se lancent à corps perdus vers le large. La zone de pêche se trouve à environ 2 heure de rame... La rame est un simple morceau de bambou coupé dans sa longeur. Un demi tuyau en quelque sorte. Après avoir affronté les vagues qui déroulent sur la plage, le pêcheur et son tout petit bateau disparaissent rapidement à l'horizon. Alors que ceux-ci partent, d'autres reviennent. Ils étaient partis à 4 heures ce matin, en peine obscurité. Comment font-ils pour tenir à genoux si longtemps et dans une eau si froide. Un pêcheur nous rassure en nous disant que tous savent nager. Ça ne rassure qu'à moitié.

Plus loin une vingtaine d'hommes poussent une énorme barque vers la mer en s'aidant de billots de bois. Une autre revient chargée de poissons qui sont déchargés à dos d'homme. Un attroupement se forme sur la plage. Les motos-taxis viennent chercher le fruit de la pêche, des hommes reçoivent 3 poissons de main à main. Est-ce le salaire de ceux qui portent les esquiffes ou poussent les barques ? La marchandise et les hommes disparraissent rapidement, redonnant à la plage son allure de villégiature.
La route de Chuquicara au Canyon del Pato - telle que décrite dans les guides et au travers des commentaires d'autres voyageurs - est un endroit surréaliste et magnifique. Le hic, c'est la route justement. Ou plutôt la piste. Peut-être est-ce sa difficulté qui transcende le paysage, le transformant en une quête d'absolu... surtout pour notre camping car. Un 4x4 pourrait la trouver presque reposante. Mias pas un camping car; des caillasses, des trous, des ornières, des rûs ou des flaques sans fond, des éboulements, des tunnels bruts de dynamite par dizaines, une voie unique et des précipices vertigineux que nous tâtons des roues. Tout ce qu'il faut pour donner le frisson pendant une looooongue journée. En dehors de la route, le paysage est effectivement à couper le souffle. Du minéral de toutes les couleurs et de toutes les géologies, une rivière tumulteuse et quelques points de verdure.     
Nous y croisons Christophe, un cycliste "fou" qui arrive de Mendosa en Argentine après seulement 3 mois de route. Son courage nous bluffe. Chapeau.
Les 80 kilomètres de piste défileront à la vitesse moyenne et vertigineuse de... 20 km/h. Lent et éprouvant, mais à la sortie du Canyon nous avons l'impression d'être devenus de vrais aventuriers... Pas pour la piste, mais pour y être passé avec notre véhicule... Un peu comme si nous avions fait le Paris-Dakar en camping car...
Arrrivés à Caraz le camping car est recouvert - à l'intérieur précisons-le - de 3 milimètres de poussière. Même nos cheveux sont tout poussiéreux. Nous enlevons le gros avant de continuer sur Huaraz où nous dormirons ce soir. Cette journée restera probablement dans nos esprits, par la magie qui transforme les pires moments en ceux que nous raconterons le plus, comme un point d'orgue.(voir la vidéo)
Ce matin nous retournons sur nos pas car la cordillère Blanche - hier invisible derrière les nuages - est éclatante. La montagne, ça vous gagne disent les slogans de notre belle Haute-Savoie. Ici la montagne, ça vous souffle. Elle vous ébouriffe de haut en bas. Ca ne rime pas, mais tant pis. Les plus de 6000 mètres rivalisent de beauté. Les blancs sont plus vifs, plus purs, plus pénétrants. Ils se détachent violemment du fond bleu pur presque marine. Les montagnes semblent proches, à portée de main - erreur d'évaluation. Le Mont Huascaran, 6768m - le plus haut sommet du Pérou et le 3e d'Amérique du Sud - et le Mont Luandoy se cotoient. Nous nous en approchons en grimpant sur la piste qui nous mène de Yungay au Lac Llanganuco.
A l'arrivée, la vue d'ensemble a disparu, nous sommes trop près, au pied de ces colosses mineraux. Un lac, rappelant le Lac Louise en Colombie Britannique, d'un vert émeraude offre un point de vue magnifique. La piste continue, suspendue au-dessus du vert. Le granit blanc est tacheté de vaches qui paissent. A cette altitude – nous sommes à près de 4000 mètres - c'est assez étonnant. Quel superbe panorama pour un pause spaghettis (!) dans le camping car. On redescend dès que le soleil disparaît derrière la barrière rocheuse.
En changeant les plaquettes de freins, les garagistes nous confirment que le bruit sourd que nous avons depuis la sortie du Canyon del Pato est dû à des roulements... morts. Heureusement ils ont les pièces de rechange. Etapes peu agréable des voyages, les heures dans les garages sont longues et allègent le porte-feuille. Gloups. Néanmoins, nous sommes contents car nous avons évité un sérieux problème qui nous aurait bloqué tôt ou tard. De plus, le personnel du garage est très compétent, dévoué et aimable. Un merci particulier à Miguel, au français impecable. Nous sommes tombé entre de bonnes mains.
Après avoir changé les batteries de la cellule qui montraient des signes de faiblesses, nous roulons en direction de Pisco, puis de Paracas où nous passerons la nuit à côté du petit quai d'embarquement Chaco pour les iles Bellestas.
L'atmosphère du village est très tranquille et cela nous requinque suite aux journées éprouvantes et aux nuits bruyantes de Lima.
L'embarquement pour les îles Ballestas se fait de préférence tôt le matin, la mer étant moins calme plus tard dans la journée. Nous longeons d'abord la côte et nous arrêtons devant le Candelabre, un "dessin" de 200 mètres, uniquement visible depuis la mer. Ce signe sert de point de repère. Son origine est, elle, très controversée. Fait-il partie des lignes de Nasca ? Est-ce un signe pirate ou l'oeuvre d'extra-terrestres ? Tant pis, nous admirons le travail depuis la barque sans trop chercher à comprendre. Le plus surprenant, néanmoins, est que le signe reste intact depuis des décennies alors qu'il est tracé dans le sable. Cette stabilité vient du fait que les vents dominants viennent du versant opposé et que le sol est en partie oxydé.
De là nous continuons en direction des îles. Elles sont recouvertes d'oiseaux qui nichent dans les falaises et  
sur les plate-formes. On y trouve des fous masqués, quelques pingouins et lions de mer. Le nombre d'oiseaux est impressionnant. Dans le ciel se forment des V de bataillons d'oiseaux. Il y en a des milliers. Ca donne le tournis. Le bateau balloté violemment par les vagues ne tarde pas à nous donner à tous le mal de mer et c'est presque contents que nous reprenons le chemin du rivage.
Une autre piste que nous ne distinguons pratiquement pas traverse un immense plateau de sable dur vers le Mirador Del Lobo. Les dunes de sables délimitent le paysage, mais se repérer dans ce lieu relève plus de l'instinct que de la raison. Nous avons peur de nous ensabler, mais le sol et le sable, balayés par les vents, semblent se pétrifier.
Arrivés aux abords du plateau, nous longeons une falaise haute de 200 mètres qui tombe à pic dans l'océan. Nous continuons maintenant à pied pour observer les lions de mer en contre-bas. Nous les voyons d'assez loin, mais la vue de cette mer déchaînée qui frappe la falaise est impressionnante. Les rouleaux grondent et explosent en laissant derrière eux une quantité d'écume mousseuse qui glisse sur les rochers. Les lions somnolent au milieu de cette furie, allongés sur le seul espace du rocher que l'écume ne peut atteindre. La mer au loin est du bleu qui donne l'envie de la traverser.
Les lignes de Nasca sont des formes géométriques et des animeaux stylisés que la civilsation de Nasca a dessiné dans ce désert entre 300 et 900 ap. J-C. Les lignes recèlent des mystères. D'abord, on ne les voit que du ciel ! Ensuite, elle épousent les reliefs pour former des lignes droites vues du ciel, ce qui ncessite des calculs mathématiquesassez poussés ! Ensuite quelle explication leur donner ? Quelle est leur signification ? Des théories de calendrier ou de site d'observation stellaire se mêlent aux théories plus farfelues de signes laissés par des extra-terrestres.
Mais à cette heure, nous grimpons dans le petit Cessna qui nous fera survoler ces lignes. Les théories du pourquoi et du comment ne nous intéressent plus du tout. L'avion semble en bon état et les deux pilotes nous inspirent confiance. Mais tous ceux qui sont déjà passé par là nous ont vivement averti du mal des airs et nous sommes un peu sceptiques. Le pilote nous explique très clairement où se trouve les petits sac d'aisance et comment réagir au cas où...
Le décollage est tranquille,  l'approche de la zone aussi. On prend des photos, on est tout content. Au premier dessin, la Baleine, le pilote vire à gauche puis à droite pour que tout le monde puisse voir. Tout baigne.
L'atterissage est tout aussi doux, mais il nous faudra à tous une bonne heure pour nous remettre l'estomac à l'endroit... surtout Natacha.
C'est une aventure assurément. Contents de l'avoir fait, mais recommencerions-nous ? Un autre mystère.

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