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La route qui mène de Nazca à Puquio nous fait passer d'un paysage désertique aux hautes altitudes des Andes. Progressivement, l'herbe remplace le sable et l'ocre fait place au vert. Une chose cependant ne change pas; la vie humaine qui est présente partout.
De lacets en courbes, nous atteignons Curahuasi. Le paysage défile ponctué de centaines de lamas, alpagas et vigognes broutant une herbe rase et dure. De petits villages très rudimentaires faits d'adobe (terre, paille et chaux mélangées) rythment la route.
En haut d'un col, nous prenons deux auto-stoppeurs argentins plein de dynamisme. Plus tard, nous "récupérons" également un de leur ami qui était plus en avant. Echange d'expériences et de petits bouts de chemin.

La route ressemble à celle d'hier ! Arrivés partiquement à Cusco nous croisons Ulla et Mick, voyageurs dont nous avons fait connaissance au Guatémala ! Etrange et toujours agréable coïncidence.

Cusco, "nombril du monde" en quéchua, est une ville touristique il est vrai, mais qui sait nous amener dans un autre monde. Nichée au creux des montagnes, elle s'étire dans toute la vallée. Son centre historique s'organise autour de la Plaza de Armas, coeur de la ville. La cathédrale, les églises, les placettes, les musées enchantent les voyageurs que nous sommes. Les pierres de taille des constructions tirent vers le rouge donnant à la ville son caractère, rehaussé aujourd'hui par un ciel lourd de pluie qui ne tarde pas à venir rincer les rues. Les petites ruelles colorées d'échopes à souvenirs nous mènent d'un endroit à l'autre. Au passage nous trouvons l'Hatun Rumiyoc pierre taillée comportant pas moins de 12 angles, parfaitement ajustés évidemment...
La Vallée Sacrée est parsemée de zones archéologiques incas et pré-incas. Les conquistadors se sont bien échinés à essayer de détruire toute trace de la civilisation conquise par Pizarro entre 1531 et 1532. Il reste pourtant encore beaucoup de lieux à visiter. Aux portes de Cusco déjà, le site de Saqsayhuaman offre des vestiges impressionnants tant par la nature des ouvrages faits de pierres polies que par son envergure qui laisse imaginer un glorieux passé. Certaines pierres - pesant plusieurs dizaines de tonnes - laissent perplexe. Surtout si l'on considère que les Incas ne connaissaient ni le fer, ni les animaux de trait. Ce sont bel et bien les prisonniers de guerre à qui l'on doit le travail accompli. Viennent ensuite Qenqo, Puca Pucara, Tambomachay où l'empereur Incas venait prendre son bain sacré.
Visiter des sites archéologiques offre différents sentiments. Comprendre ou perpétuer les mystères. Voir la beauté ou au contraire ne pas apprécier l'architecture. Trouver le temps trop court ou trop long. Et puis parfois il y a les endroits qui vous séduisent sans crier gare. Pisac par exemple. Pour l'atteindre il faut d'abord contourner la montagne, puis marcher à travers ses places, ses temples du soleil ou de la lune, admirer ses terrasses sculptant le paysage et puis plus rien. Peut-être parce que la matinée est belle et fraîche, peut-être parce qu'on est disposé à accueillir... alors d'un coup on oublie tout. On semble appartenir au lieu. Pisac sera pour nous le toucher du doigt d'une civilisation, d'un monde disparu ! Ou d'un présent historique de notre inconscient.

Sur la place du marché du Pisac moderne, dans la vallée, nous rencontrons une famille qui fait le tour de monde en bateau depuis 5 ans (leur site). Nous partageons un morceau de chemin ensemble. Encore une fois un moment de partage qui est toujours un plaisir.
Cherchant à éviter de prendre le train qui mène au Machu Picchu et qui coûte vraiment très cher, nous quittons Ollantaytambo vers Santa Maria puis vers Santa Teresa. La route qui monte vers Santa Teresa est la seule praticable en ce moment, car celle qui longe la rivière a été endommagée par les pluies et les vilentes crues de la dernière saison des pluies. Nous avons demandé à 10 ou 12 personnes comment est ladite route. Peut-être aurions-nous dû demander à une 13ième? En effet, la route qui monte à flanc de montagne nous retourne le ventre. Etroite - deux véhicules ne s'y croisent que si un se met littéralement au bord de la falaise de 200 mètres d'à pic - les roues à moitié dans le vide, aucune protection, ornières en plein virage en épingle à cheveux, petits ruisseaux ravinant la piste déjà bien abîmée et bien entendu aucun, mais vraiment aucun endroit pour faire demi-tour. Contraints, nous montons - plus patinant que roulant - et regrettons amèrement notre choix. Dans un virage où nous espérons pouvoir enfin faire volte-face, un camion s'est renversé sur le côté. Le chauffeur affolé nous explique qu'il faut trouver beaucoup de gens pour l'aider. De notre côté, nous n'en menons pas large. La falaise à droite, heureusement plus boisée ici, impossible de revenir en arrière et si on reste bloqué, le camion ne pourra pas être remis sur ses roues. On tente le coup à plusieurs reprises, mais malheureusement la baie vitrée gauche est cassée au passage. Finalement ça passe. De l'autre côté du virage, ily a enfin de la place pour faire demi-tour.
Il nous reste maintenant à nous remettre de nos émotions et à attendre que le camion soit secouru pour pouvoir redescendre. Les habitants des hameaux environnants acourrent. D'abord ils déchargent le camion, toujours renversé dans l'angle intérieur du virage. Les paquets et baluchons sont déposés le long de la route. La foule - grossie de curieux ou de nouveaux bras venus aider - assiste au spectacle avec une tranquillité qui tranche sérieusement avec notre angoisse. Le jour commence à tomber et il n'est pas question pour nous de redescendre dans l'obscurité. Le camion est arrimé de sangles et une vingtaine de personnes tire pour le remetter d'aplomb. Après 2 ou 3 essais, le camion tombe lourdement sur ses pneus vriés. Les gens rient aux éclats. S'ils savaient combien ma gorge est nouée d'avoir eu si peur que le camion ne leur tombe dessus... Il reste maintenant à recharger le camion, parce que oui, il va continuer sa course, même s'il fait nuit. Sans aucune vérification de la mécanique ou des freins. Il fait maintenant bien trop nuit pour redescendre. Me tournant vers une famille venue assister à la scène à la dernière minute, je leur demande si nous pouvons rester là cette nuit. La femme me répond que nous serions bien plus en sécurité chez elle à 500 mètres plus haut. A la lueur des phares, nous nous glissons tout près de sa maison pour sortir entièrement du chemin. Pour ce soir c'est le soulagement et une grande reconnaissance face cette adorable hospitalité. Il nous faudra encore quelques jours pour oublier cette désagréable mésaventure.

Après avoir essayé en vain de trouver une solution pour faire garder le pamking car à Santa Maria et pouvoir continuer le chemin en taxi, nous décidons de retourner à Ollantaytambo. Une personne nous proposait un garage si étroit que nous avons failli arracher la fenêtre droite ! Une autre nous proposait un stationnement à condition de désactiver l'alarme et de lui laisser les clefs... Ben voyons!
Pas mal deçus des 24 heures précédentes, nous embarquons dans le train qui nous mène à un rythme tranquille vers Aguas Calientes. L'hôtel, simple mais correct, puis un petit passage dans un super resto français et une fête folklorique nous font oublier nos frayeurs en douceur.
Comme beaucoup de monde dans ce petit village de montagnes andines, nous nous levons à 4h du matin. Et oui que ce soit pour arriver dans les 400 premiers et ainsi être autorisés à monter sur le Wayna Pichu – la montagne qui domine le machu Picchu - pour ne pas avoir à prendre le bus qui est très cher lui aussi ou pour visiter le site avec peu de monde, beaucoup partent tôt. Ce qui nous motive nous c'est le lever du soleil. On doute de pouvoir arriver à temps pour le voir, vu la longue file qui attend déjà à la station de départ des bus, mais finalement les cars se remplissent vite. Nous sommes à 6h30 sur le site.
Malgré le parcours du combattant pour arriver au site, compliqué plus encore par le détour entrepris par Santa Maria pour économiser sur les coûts, malgré l'aspect touristique à outrance et le manque d'amabilité du personnel sur le site, malgré tout, la magie opère.

La photo du Machu Picchu est connue mais ce qu'on ne sait pas toujours c'est que l'environnement est splendide. A couper le souffle. Des à pics acérés d'un vert intense plongent dans une rivière en contre-bas. Les terrasses autrefois cultivées se terminent dans des vides de 300 mètres. Vue d'en haut, le site du Machu Picchu est vert et les quartiers s'observent facilement. Au bout d'une heure, l'ombre des montagnes disparaît progressivement faisant place à la lumière vive du matin qui réchauffe les corps et les couleurs. Des brumes éparses remontent des vallées nappant quelques endroits d'immenses volutes. Jusqu'à ce que le site entier soit baigné de soleil, la plupart des visiteurs cessent de marcher et regardent l'endroit se métamorphoser. Comme nous, ils se laissent imprégner totalement.

La visite continue tout au long de la journée. L'ampleur du travail accompli est colossal. Ce n'est pas tant la quantité des vestiges qui impressionne, mais le lieu si incroyablement difficile d'accès. Même la terre arable a été remontée ici à dos d'hommes ! Qu'est-ce qui pousse l'homme à travers le temps et l'espace à se dépasser ainsi ?
Nous redescendons les yeux remplis de magnifiques images et de lumière.
Le train nous ramène à tranquille et lente allure vers notre petite maison roulante que nous avons toujours autant de plaisir à retrouver... entière.
Dans le train nous rencontrons la famille Mottin (leur site) qui fait le tour du monde sac au dos en neuf mois. Leur périple touche bientôt à sa fin. Nous sympatisons immédiatement. Nous nous retrouvons sur le site archéologique de Ollantaytambo puis sur la route qui nous mène vers les Salineras de Maras. A bientôt  en France... ou ailleurs !

Au détour d'un rivage suspendu à la montagne, les Salineras de Maras se nichent au creux d'une faille. Une vallée dans laquelle coulent des eaux saumâtres dont on extrait le sel depuis des siècles selon les techniques ancestrales. Soleil et vent font s'évaporer l'eau. Reste le sel blanc que l'on récolte au rateau. Plus de 4000 bassins organisés en cascade et un ensoleillement de haute altitude créent un endroit formidablement photogénique. Evidemment nous repartons avec notre petit paquet de fleur de sel dans la poche.
Nous passons la nuit sur la place du petit village de Maras, tout près, qui offre de charmantes petites ruelles pavées que des petits ânes gris travesent, chargés de bottes de fourrage plus grosses qu'eux. Une habitante invite les garçons à porter un petit âne né il y a 3 jours. Adorable.
Après avoir déposé une femme au croisement de la route qui mène à Moray, puis une autre (qui est la maîtresse du village) à son école et un vieux monsieur devant l'entrée du site, nous commençons enfin la visite.

Les immenses cercles de pierre qui créent des terrasses circulaires en contre-bas étaient, pensent les archéologues, un laboratoire agricole géant. Une différence de température notoire entre le haut et le bas offrait aux Incas la possiblité de tester, sélectionner et améliorer leurs cultures. Nous apprécions surtout l'esthétique de la construction. Quelques hommes bêchent pour préparer la terre à la culture tandis que d'autres, armés de brouettes et de pioches restaurent encore les murs.

La boucle qui nous ramène à Cusco passe par Chinchero un autre site Incas sur lequel est construite une église catholique. C'est là que nous déposons une Suissesse que nous avions pris à Moray. Elle connaît très bien le Pérou pour y être venue 6 ou 7 fois. Elle nous explique que les bâtons fichés aux lintaux des portes et terminés par du crépon signifient que de la Chicha (de la bière) a été préparée et que l'on peut passer en boire. Elle nous explique aussi qu'aujourd'hui c'est la fête du Corpus Christi et que tous les villages de la région donneront de grandes fêtes religieuses.

Une petite halte chez des artisanes qui nous montrent comment laver la laine avec des racines saponnaires, comment la teindre avec des écorces, des feuilles ou de la cochenille, quel mouvement donner au rouet en forme de toupie pour filer la laine, puis nous partons voir la fête du Corpus Christi au village.

Le prêtre parle au micro face à l'esplanade. Les gens sont habillés de costumes traditionnels multicolores et très rafinés. De l'autre côté arrivent des fanfares d'hommes masqués. Les couleurs sont vives, gaies. Nous sommes toujours enchantés de vivre ces moments authentiques. Nous nous faisons souris pour voir et emmagasiner le plus possible d'images.
De retour à Cusco, nous réalisons que la fête prend ici une ampleur toute particulière. La Plaza de Armas est littéralement couverte d'une population locale venue de toute la région pour voir les Statues Saintes portées en procession. Quelle ferveur. Fascinant.

Les hommes restent aujourd'hui au camping, réparation oblige. Tandis que les filles vont faire un ou deux musées à Cusco et voir un petit spectacle de danses folkloriques.

Nous avons passé pratiquement une semaine à Cusco-Machu-Picchu-Vallée Sacrée, mais il faut bien repartir un jour. C'est ce que nous faisons en passant par les sites de Tipon et Pikillacta que nous visitons un peu rapidement car nous avons eu notre "dose" d'archéologie. Nous prenons la route pour Arequipa avec une halte à Sicuani. Sur la place du village, ou nous allons passer la nuit, nous attendent deux surprises. Un petit spectacle de rue où nous rions plus des rires de la foule que du spectacle lui même dont nous ne comprenons pas toutes les subtilités comiques... Puis il y a la rencontre avec Christine et Ernesto que nous avons déjà rencontré à plusieurs reprises. Ils sont venus rejoindre leur fille qui fait une thèse en théologie sur le synchrétisme de la région. Courte et sympathique rencontre.
Nous arrivons en fin d'après midi à Arequipa mais suffisamment tôt pour visiter une partie de la ville. A L'Eglise de la Campana et dans la Cathédrale est célébrée la messe ce soir. Quand nous ressortons, la nuit est tombée et la ville est magnifiquement illuminée. Les murs en pierre volcanique blanche du coeur de la ville se révèlent alors encore plus lumineux. Magnifique!
Aréquipa est vraiment une belle ville. La plus belle que nous ayons vue jusqu'à présent en ce pays. Il s'en dégage une atmosphère singulièrement différente des autres villes péruviennes et on se laisse déambuler dans ses ruelles.
Au petit matin nous arrivons les premiers sur le site d'observation. Facile, nous dormions à deux pas... Enfin pas tout à fait. Un couple de Suisses est déjà sur place et nous faisons connaissance avec Thomas et Anka qui voyagent en mini-bus (leur site).
De 8h à 10h du matin, un véritable show s'offre à qui veut bien se laisser émerveiller. Des condors noirs et blancs volent pratiquement à portée de main face au Canon del Colca. Difficile d'estimer leur envergure mais on n'aimerait pas être un petit lapin à ce moment là. Comme avec les baleines, ce n'est pas la quantité qui impressionne mais la majesté. Les boys sont captivés.
Ce soir, en nous arrêtant devant une station-restaurant pour la nuit, au milieu de trois mémés qui siroptent une soupe et un chauffeur qui regarde la télé, nous trouvons posé à même la table un lama - à moins que ce ne soit une vigogne - décapité, écorché, prêt pour la soupe ou le barbecue. Je me demande encore pourquoi nous n'avons pas essayé ce restaurant...

Une presqu'île sur les bords du lac Umayo. Un bleu calme et profond. C'est assurément un site qui inspire la sérénité. Probablement est-ce pour cela que des hommes l'ont choisi pour y laisser reposer leurs morts et y construire des tombes funéraires. Tournées vers l'Est, les tombent, les Chullpas, invitent à la rennaissance. Sillustani se visite au milieu des brebis et des lamas qui, broutant l'herbe, ont la chance d'ignorer leur propre fin.
Les commentaires des sites web, ainsi que pas mal de guides affirment que les îles flottantes d'Uros sont bien trop touristiques. Nous avons la chance de les visiter avec un tout petit groupe et ne croisons pas d'autres touristes. Aussi, nous avons apprécié la visite.
Après quelques fortes négociations avec le bateau collectivo qui nous apporte sur les îles et qui essaie à 4 reprises de nous arnaquer, après avoir essuyé une panne de moteur sur le lac, nous arrivons sur une des îles. La famille qui nous accueille est très agréable. Même si le but est de faire acheter des souvenirs, aucune pression n'est ressentie. A notre arrivée, un homme nous explique le lac, l'histoire et le mode de vie des Uros. Comment est construite une île, échantillons à l'appui, et nous sommes invités à faire un tour sur un radeau en roseaux. A notre départ, les femmes chantent en langue locale et en espagnol. Nous aurons même droit en français à un sympthique : "Sur le pont d'Avignon" interprété par des jupons colorés et des chapeaux melon. Faut le voir! L'aspect touristique a été amené tout en douceur et c'est finalement un moment charmant que nous avons passé en leur compagnie.

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022_Le_Perou_du_Nord_a_Nasca

La route longe le lac Titicaca qui est de toute beauté. Halte photos oblige, nous arrivons quand même à la frontière et dormons au bord du lac mais côté bolivien ce soir, non sans un passage musclé à la frontière car nous refusions de payer une taxe imaginaire. La corruption est bien présente et il est bien dommage d'entamer la visite d'un pays de cette manière... Mais la Bolivie est un des pays préféré des voyageurs à cause de ses paysages désertiques magnifiques... Alors restons optimistes.
RETROSPECTIVE SUR LE PEROU

Le Pérou est un pays incontournable pour le voyageur. Les déserts du Nord, la Cordillère Blanche, les mystères des linges de Nasca puis les vestiges incas de la vallée sacrée et du Machu Picchu sont envoûtants. Le mythique lac Titicaca où la légende donne naissance à la civilisation Inca finit de nous charmer avant de sauter en Bolivie. Il est dommage que ce tableau soit terni par une population pas toujours agréable qui considère malheureusement les voyageurs comme des portefeuilles sur pattes...

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024_La_Bolivie_du_lac_Titicaca_a_Tupiza