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A Cordoba, nous visitons très peu la ville. Il faut dire qu'en dehors de l'ambiance sympathique qui y règne - sans doute dûe au fait que c'est une ville étudiante – et la Manzana Jesuitica – un quartier jésuite classé au Patrimoine Mondial - il n'y a pas grand chose à y voir. Nous sommes donc ici pour notre pamking car et allons y passer cinq jours dans les garages Fiat pour remplacer notre silent bloc et notre pièce de plastique qui nous font défaut, et en profiter pour refixer la tringlerie des essuie-glace - qui veulent se faire la malle - changer les plaquettes de freins, remplacer nos deux pneus avants – dont le peu de gomme qui reste est morcelée comme un gruyère et surtout beaucoup, beaucoup nettoyer.

Heureusement, la ville possède un super camping, grand, bien équipé et pas cher et avec de super barbecues dont nous allons abuser comme il se doit en ce pays. Les garçons sont ravis de ne pas rouler pendant quelques jours et de faire des feux tous les jours. Natacha est ravie de retrouver un "semblant" de propreté dans la maison roulante. Il faut dire qu'elle a fait d'énormes – de gigantesques - efforts pour suporter tant de non-propreté et de constant désordre. Gilles est ravi de savoir le camping car reparé. Jusqu'à la prochaine panne ou nouvelle réparation tout au moins, qui, d'après nos savantes statistiques, ne devrait pas mettre plus de 4 ou 5 jours pour se manifester...

Le dernier jour nous procédons encore à quelques réparations – celles qui sont connues – et nettoyons plein de petits et moins petits trucs sur le camping car. Nous passons donc une journée supplémentaire au camping de Cordoba. Cette journée qui s'annonçait plutôt productive sera terrassée par une flemmingite aigüe qui nous obligera à nous tourner vers des activités moins productives : farniente, barbecue et foot. Faudrait quand même pas oublier qu'on est en "vacances".

Une journée de route, c'est quelque chose à laquelle nous devons nous habituer dans ce pays immense où plusieurs centaines de kilomètres séparent chaque point d'intérêt. Mais la journée est quand même ponctuée de quelques moments sympas. Comme ces nids de perruches accrochés à chaque poteaux électriques. Ils doivent bien mesurer 1 mètre cube. Les électiciens ont du mérite au travail dans ce pays. Ou encore cet autel en bord route, constitué de centaines de bouteilles plastiques Coca-Cola, Fanta ou Sprite, empilées au milieu desquelles surnagent 2 ou 3 Vierges. Quel message comprendre ? Viva America ou Sainte Marie sauvez-nous de notre pollution ?

Nous arrivons à l'entrée du Parc d'Ischigualasto que nous visiterons demain. Des campeurs argentins à côté jouent de la guitare et chantent sublimement. Ils nous offrent une chanson spéciale pour nous. Clin d'oeil d'amitié qui surpasse la barrière de la langue et dont la spontanéité va droit au coeur.
C'est franchement très agréable de se réveiller juste à côté de l'acitivté de la journée. Pour ça le camping car c'est le rêve. On se réveille à la dernière minute. Tout est à disposition en une fraction de seconde. La toilette de chat du matin, le petit déj, la vaisselle et nous voilà dans la petite file de véhicules prêts à visiter le Parc National Ischigualasto, un des parcs argentins classé au Patrimoine de l'Humanité. La file de véhicules est petite, et c'est tout le contraire de l'énorme bus à deux étages que nous nous trouvons finalement obligé de suivre cul-à-cul. Nous sommes, il faut le dire, plutôt contrariés. Le paysage est sublime - à couper le souffle - et on est obligé, car c'est la seule manière de visiter le parc, de suivre un numéro de téléphone violet vantant le "Suave et Comforte" de ce gros machin.
La visite s'organise en cinq haltes. La première, El Gusano, nous apprend en plus que l'intérieur du bus est rempli de gentils mais néanmoins nombreux collègiens. On se dit que la visite va être mi-figue mi-raisin. C'était évidemment sans compter sur la gentillesse des argentins, toujours curieux de savoir qui vous êtes et qui, de fil en aiguille, finissent par détendre les stressés Européens que nous sommes.
En route pour le prochain Parc – celui de Talampaya - à peine à 60 km de là, de l'autre côté du canyon. Arrivés sur place, nous bivouaquons en profitant de l'une des quelques places de camping – désertes – pour faire... un barbecue sous le regard extrêmement attentif de la dizaine de renards qui rôdent et savent que lorsqu'un feu s'allume, ils auront parfois droit à un bout de viande...

Nous continuons vers le lieu-dit "Jardin Botanico". Ici, la végétation est plutôt verte et très diversifiée, mais surtout on approche de très près les colossaux sillons creusés dans le rouge des parois abruptes. Des tubes de 4 à 5 mètres de diamètre et d'une hauteur de 100 à 200 mètres, au deux tiers fermés sur eux-mêmes. Comme si de géants marteaux piqueurs étaient venus forer des trous depuis le ciel. La guide invite le groupe à crier en coeur face à la paroi. Comme le canyon est assez étroit et la forme cylindrique des tuyaux creusés dans la roche poreuse, parfaite, l'écho peut se faire entendre par ricochet jusqu'à 4 ou 5 fois ! On a crié, fort, très fort – surtout les enfants évidemment - mais ne l'avons entendu que deux fois. L'occasion aussi pour nous d'apprendre que le mot écho se dit en espagnol : eco ! Une révélation.

Nous nous arrêtons encore devant la Catedral, où la roche, érodée, s'est fractionnée en pics qui s'élancent vers le ciel.
Plus loin des monolites, appelés le Totem, la Tour ou le Moine, couronnés d'énormes roches en équilibre, font, de manière inexplicable et depuis des millénaires, le pied de nez aux secousses sismiques qui frappent pourtant très souvent la région. Durant la journée nous verrons aussi des émeux et un condor. Le soleil tape étonnament fort au vu de la fraîcheur de la nuit passée. Nous rentrons nous mettre à l'abris du camping car avec encore une fois des images magnifiques dans les yeux.
Après le repas, nous décidons, pour le plaisir des yeux, de faire la route de la Cuesta de Miranda, une piste réputée pour sa beauté minérale. Nous ne serons pas déçu.

Le voyage continue, mais petit à petit s'insinue une question de plus en plus récurente depuis quelques semaines... "Comment sera le retour ?". Les enfants parlent de plus en plus des premières choses qu'ils mangeront en arrivant, des amis qu'ils reverrons, de la famille qui leur manque, des bancs d'école qu'ils aimeraient retrouver.... La transition commence à s'installer en douceur.

Au petit matin nous reprenons la route de la Cuesta Miranda, mais en sens inverse, l'objectif étant d'avoir l'éclairage du matin pour de belles photographies. Mais durant la nuit la tempête s'est levée. En plus du pamking car qui a tangué toute la nuit, le vent a soulevé des nuages de poussière qui habillent les paysages d'un mystère qui s'appréhende par le regard mais n'autorise pas la photographie. C'est magnifique, mais la vue ne s'imprimera que dans nos têtes.
Ensuite nous filons vers San Juan sur la mythique route 40 qui traverse l'Argentine du Nord au Sud. Alternant travaux, piste et bitume, la route est ici assez bonne, ce qui – parait-il – n'est pas vraiment le cas plus au sud.
A San Juan nous faisons quelques courses car le poste de contrôle sanitaire d'avant hier nous a obligé à manger sur place tous les fruits que nous avions. Nous dormons près d'une station d'essence. On peut rêver mieux, mais ça dépanne.
Sur la route de Mendoza, un nouveau contrôle sanitaire veut nous confisquer tous les fruits que nous avons acheté hier. A priori, il faut consommer les fruits dans la région où on les achète. Pas très pratique quand on voyage. Heureusement, le contrôleur nous prend en sympathie et nous laisse nos quatre malheureuses pommes et 5 oranges.

Arrivés au centre ville de Mendoza, un passant nous aborde et cherche visiblement à nous aider. Il nous explique tout ce qu'il faut voir, nous indique les campings et insiste pour monter dans le véhicule pour nous en montrer la direction. Nous sommes maintenant convaincus de la gentillesse des argentins. Peut-être font ils une compétition secrète avec les colombiens pour la coupe du monde du peuple le plus sympathique...
Le camping, lui, n'est pas facile à trouver. Des campings il y en a tout plein, mais celui qui est à prix raisonnable est plutôt une denrée rare. Nous trouvons finalement la perle. Ce sera après-midi barbecue, révisions, site web, dépoussiérage et évidemment réparations – celles qui sont apparues depuis la dernière fois, fidèlement calquées sur nos statistiques. Bref la routine du voyage en famille quoi.
Encore une journée logistique devant nous. Et essentiellement consacrée à la relance des cours. La rentrée quoi !
Mendoza est connue par les Argentins et les touristes comme la ville la plus jolie et sympathique d'Argentine. Nous n'avons pas encore vu toutes les villes du pays, mais nous nous y sentons vraiment bien. Des rues piétonnes, des places vivantes, des parcs citadins à la mesure du pays et surtout des platanes de 100 ou 150 ans partout dans la ville et qui bordent toutes les avenues. A tel point qu'il faut se méfier lorsque l'on circule ou stationne avec un camping car. Les branches sont basses et pourraient aisément décapiter notre maison roulante...
La Plaza Independencia, le Parque Espana aux azuleros délicats, et le Parque San Martin... Nous déambulons sans autre intention que de se laisser aller à l'ambiance de la ville. Nous nous arrêtons dans quelques boutiques de cuir, spécialité de la région et dans un resto-buffet de viandes, spécialité du pays dont, décidément, nous abusons royalement.
Nous voulions reprendre la route, mais le temps est maussade et décidons d'attendre demain pour profiter de la région des vins sous le soleil.
La première Bodega que nous visitons se nomme : "Bodega Weinert". Traditionnelle, elle est une des seules de la région à continuer à faire fermenter ses vins en tonneaux. La visite guidée nous apprend encore des tas de choses sur le vin. La visite puis la dégustation sont des moments très agréables et, étonnamment, nos garçons apprécient aussi. Il faut dire qu'ils ont le droit à une gorgée – une seule – de vin à chaque dégustation !
Ce matin nous visitons une Bodega plus industrielle : Norton. Nous nous attendions à quelque chose de moins personnel, mais finalement c'est tout aussi sympa qu'hier. Ici on nous fait entre autre goûter le vin à ces différentes étapes de préparation. Après macération, après fermentation, au moment de la mise en bouteille , et en cave.
La cave est ici impressionnante. C'est un véritable labyrinthe de galeries où reposent, par millier, des bouteilles poussiéreuses de cépages variés. Malbec, Cabernet, Syrah, Torrontes, Pinot... Le trésor de la cave est une série de 341 bouteilles de Tannat de... 1944. Difficile de repartir les mains vides.

Nous filons ensuite visiter la Casa Fader, un musée dédié au plus grand et plus connu artiste impressionniste argentin. Quelques beaux tableaux, et des répliques de sculptures connues (dont la Venus de Milo) qui ornent l'immense jardin...
A présent, nous filons en direction du Chili, à gauche toute ! Il nous faut encore, mais pour l'avant-dernière fois, traverser la Cordillère des Andes. A mi-chemin nous nous arrêtons pour dormir à Penitentes, une station de ski déserte dont la saison est terminée. En cours de route, nous nous arrêterons à Upsallata pour y admirer les bovedas, des fours en pisé construits voilà plusieurs siècles par les Jésuites (encore eux !).
Au petit matin (notion de plus en plus vague dans notre voyage car nous avons de plus en plus de peine à nous lever tôt), nous visitons le Puente del Inca. Une formation géologique créant un pont naturel au-dessus du Rio Mendoza qu'impruntaient déjà les Incas. Les stalactites de glace accrochés au pont rendent le paysage encore plus magique. Seuls les restes d'un hôtel de luxe construit au début du siècle passé, accroché aux pieds du pont, enlaidit le tableau.

Nous repartons à "l'assaut du toit des Amérique" : l'Aconcagua. C'est le plus haut sommet de toutes les Amériques et de tout l'hémisphère sud. Lorsque nous arrivons avec nos cordes, nos piolets et crampons, quelle déception de constater que le parc est fermé en hiver... En fait nous sommes loin de pouvoir envisager une telle expédition (sans blague) et les ascensions sont réservées des années à l'avance. Mais un petit mirador offre une belle vue sur la mytique montagne. Nous sommes un peu "déçus" car nous la trouvons moins impressionnante que ce à quoi nous nous attendions. Peut-être est-ce parce que nous sommes déjà à 2700 mètres d'altitude, ou la distance qui nous en sépare. De là où nous sommes, il manque malgré tout encore 4260 mètres pour atteindre les 6960 mètres de l'Aconcagua. On pourrait presque y placer un petit Mont-Blanc !
Nous repartons, peu impressionnés, mais contents d'ajouter cette étape à notre carnet de souvenirs.

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