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Pour le reste de la journée nous roulons vers La Parva, une station de ski au-dessus de Santiago. La montée est réglée par des horaires de descente et de montée. Aussi, nous devons patienter trois heures – jusqu'à 20 heures - devant le poste de contrôle. Assez pour rencontrer deux français, logisticiens de l'équipe féminine junior de ski française qui sont arrivés quelques jours avant l'équipe pour apporter les 5 tonnes de matériel.

Nous montons de nuit les 40 lacets très serrés qui mènent à la station. Contents que l'obscurité et la lumière des phares des véhicules descendants nous empêchent de voir les précipices en bord de route...
Nous sommes venus skier dans cette station, car elle nous a été recommandée par Maryline et Vincent, nos amis voyageurs que nous croisons depuis le Mexique. Par chance, une récente chute de neige à permis à la station de prolonger la saison de quelques jours. Nous renouons – non sans difficultés - avec les joies de la glisse. Et oui, cela fait deux ans que nous ne sommes pas montés sur les planches. Les garçons ont quelques difficultés à retrouver les bons réflexes et les parents encore plus de peine à retrouver les muscles... qu'ils n'ont jamais eu. Mais heureusement, nous pouvons tous, hypocritement, accuser la qualité assez médiocre de la neige en cette toute fin de saison.

Après une demi-journée harrassante, mais durant laquelle nous avons quand même réussi à ne pas nous casser une jambe – un exploit vu notre condition physique - nous arrivons transpirants et crevés sur la terrasse du seul restaurant resté ouvert aux derniers jours de la           
Comme dans la vie de tous les jours, la monotonie peut s'installer dans un voyage au long cours. Les routes succèdent aux routes, les virages font place aux courbes. Mais la surprise, celle qui vous réveille et vous met en appétit arrive, elle, bien plus souvent que dans la vie de tous les jours. Et Valparaiso en sera une de taille.

Nous avons été fascinés par la ville que nous visiterons pendant deux jours, suspendus hors du temps. Les clichés des couleurs, les légendaires funiculaires dont certains sont en en activité depuis plus d'un siècle, les nombreux passages étroits et tortueux de la ville sont autant de raisons pour que celle-ci soit classée au Patrimoine de l'Humanité. Oui, Valparaiso nous laisse un souvenir plus piquant que d'autres. (Voir le sentiment du monde).
En continuant la route vers le Sud, nous nous arrêtons pour voir ce qui semble être une fête de village, ou un marché aux bestiaux. Cet arrêt imprévu nous fera découvrir un monde que nous ne connaissions pas. Aussi peut-être, un monde que aurions préféré ne pas connaître. (Voir le sentiment du monde).
Nous allons vérifier à Chillian si la neige est meilleure qu'à La Parva. En attendant demain, nous faisons les devoirs et plongeons une heure et demie dans les bassins des eaux termales du coin, entourées de neige. Les eaux sont complètement noires. Difficile d'y entrer. Elles sont à une température parfaite. Difficile d'en sortir...
Après les devoirs, direction les Saltos de Laja. Des chutes d'eau situées juste à côté de l'autoroute. Bon c'est vrai qu'après Niagara et Iguazu les chutes ne sont pas follement impressionnantes. Mais le coin est quand même très sympa.
Surtout en camping car. Le Chili, avec l'aide protectrice de la Cordillère infranchissable qui l'isole du reste du monde, tente de se protèger de tout un tas de choses. Maladies ou parasites pour la faune, la flore, les insectes. Même s'ils ont raison, il en résulte un passage assez tendu car le camping car est fouillé de fond en combles. Non seulement par deux douaniers mais aussi par Rantanplan qui met sa truffe et ses pattes dans chaque tiroir, sur les lits, dans le frigo et le sous-sol de notre maison roulante. Résultat: le pot de miel, des morceaux de bois taillés que les garçons ont ramassé dans les parcs étatsuniens sont "désinfectés" puis jetés à la poubelle. Nous avions déjà terminé fruits, légumes, viandes, produits laitiers, et  oeufs... mais cela n'a pas suffit. Heureusement qu'ils n'ont rien dit pour les diverses pièces d'artisanat achetées tout au long du voyage par les boys. Heureusement aussi, qu'ils sont restés super courtois et souriants. Parce que nous, nous ne sourrions plus du tout.
Nous arrivons à Pucon... sous la grisaille et la pluie fine. Il fait froid et il semble que le chauffage du camping car fasse des siennes. Est-ce la bonbonne de gaz qui est presque vide ? Etant donné que nous allons vers le Sud - et dans cette partie du monde cela n'a pas la même signification que chez nous - nous frémissons à l'idée de terminer le voyage congelés.

La petite pluie fine d'hier s'est muée en grosse pluie froide. Heureusement, il y a le CNED pour nous occuper (!). Le chauffage, lui, semble ne pas vouloir se mettre en route. On va sortir les mitaines. Heureusement, la table de cuisson montre également des signes de faiblesse. C'est bien la bouteille de gaz qui est presque vide. Ouf. Gilles sort sous la pluie pour changer de bouteille... Mais pourquoi cela arrive-t-il toujours quand il fait nuit, quand il pleut ou quand il neige ? Les statistiques, c'est vraiment impressionnant.
Sans vraiment l'avoir décidé, nous restons toute la journée à l'intérieur. Ecole, bon petit repas, repos. Nous avions tous besoin d'une journée sans route. C'est seulement en fin d'après-midi que les enfants sortent. Ils n'en avaient pas envie plus tôt. Ils passent deux heures à aider le bûcheron du coin à alimenter le feu de branches résultant de l'abattage de deux gros arbres.
Après l'école, nous repartons, toujours sous la pluie. Nous n'aurons finalement pas vu le parc Villarrica et son fameux volcan éponyme. Mais nous avions tout simplement la flemme d'affronter le froid, la pluie et la neige. Surtout avec une visibilité nulle. Tant pis.

La région que nous traversons est certes très belle. Mais ressemble un peu trop à nos paysages alpins. Du vert, des pâturages, des blanches montagnes au loin qui sont cachées par la grisaille de cet fin d'hiver et des lacs. Nous nous disons qu'avec un soleil brillant, le paysage serait épatant, mais n'avons pas de regret de passer notre chemin.

Nous roulons tranquillement jusqu'à Llanquihué pour arriver au bord d'un lac qui nous rappelle notre beau lac Léman.
Au petit matin, le lac Llanguihué ressemble toujours à notre beau lac franco-helvétique. A ceci près qu'en lieu de Mont-Blanc, nous sommes face au Fujiama, en fait le volcan Osorno. Un cône parfait qui, ce matin, est chapeauté d'une ouateuse coupole de nuages. Le volcan Calbuco, lui, reste caché derrière les nuages.
Après avoir fait de grosses course à Puerto Montt, nous partons vers Pargua, port d'embarquement pour les îles Chiloé. Il est encore tôt et nous décidons de rester sur la plage pour profiter du couché de soleil et l'ambiance portuaire. Nous prendrons le ferry demain. Sur la plage un pingouin semble tout occupé à lisser son pelage. En s'approchant pour le photographier, nous comprenons qu'il est prisionnier d'un filet de pêche. On hésite sur ce qu'il faut faire puis Gilles se lance à essayer de le délivrer. Après un petit coup de bec sur le couteau suisse, le pingouin se laisse finalement faire tout tranquillement. Il regarde alternativement Gilles et puis la main qui essaie de défaire et couper l'étreinte. C'est étrange, on a l'impression qu'il comprend que Gilles essaie de l'aider. D'ailleurs il n'a pas vraiment le choix. Ses ailes, son cou et surtout ses pattes sont saucissonnés. Après 15 minutes, le petit oiseau est libre du filet. Il ne part toujours pas. Sans   
doute épuisé. Il semble boîter. Nous le laissons là, non sans qu'il ait reçu quelques caresses des enfants, mais sans savoir si le petit animal va s'en sortir... C'est rare dans la vie urbaine et moderne que nous avons de vivre quelque chose d'aussi touchant avec le monde sauvage. On se sent heureux et naïvement fier de notre action.
Avant d'embarquer sur le Ferry la Cruz del Sur, nous partons vite vérifier si notre petit ami pingouin est encore là. Personne. On se rassure en s'imaginant qu'il a pu reprendre la mer et la pêche...
Des Ferry nous en avons pris beaucoup dans ce voyage. Celui-ci n'échappe pas à la règle : on adore. Le bateau approche lentement du quai où il s'amarre avec délicatesse. Les remous des eaux bleues, vertes, les mouettes affolées par toute la nourriture qui remonte à la surface, les techniciens en bleu de travail, les grosses cordes que nous ne pourrions même pas soulever, le camping car qui "roule sur l'eau", le paysage qui s'éloigne, l'autre qui s'approche.... Tout nous plaît. Mais cette fois-ci une idée nous traverse l'esprit. Dans deux mois nous allons embarquer dans des conditions identiques, mais pour un voyage d'un mois. Dans deux mois, nous serons sur un bateau et ce sera pour traverser un océan...
A Chacao nous nous immergeons tout de suite dans l'ambiance des îles Chiloé. Les infos touristiques à la sortie du quai de débarquement sont organisées à l'intérieur d'une vraie maison, avec une vraie habitante. On entrevoit tout de suite une vraie authenticité.

La petite dame nous confie des cartes, des horaires, annote les chemins de tout un tas de choses à voir. On sent qu'elle aime son île. Le petit montage photographique de promotion touristique qui défile en arrière plan est d'ailleurs "fait-maison" lui aussi, puisqu'elle y apparaît à de multiples reprises.

Notre première destination est la plage de Punigüil. Nous stationnons notre camping car devant une petite rivière qu'il faut traverser à pied pour accéder à la plage. Certains 4x4 la traversent mais nous préférons ne pas tenter le diable. Comme la rivière coule aux pieds de la falaise pour se jeter directement dans la mer, nous craignons que celle-ci ne grossisse à la marée montante.

Dès notre arrivée on nous propose – les prix sont très raisonnables pour le Chili – un petit tour en bateau d'une demi-heure pour aller observer des petites colonies de pingouins, d'oiseaux marins et peut-être même quelques loutres de mer. En quelques minutes nous avons enfilé les gilets de sauvetage et sommes déjà à bord d'un drôle de chariot surélevé qui est poussé par des hommes jusqu'à la grande barque qui attend tanguant dans les vagues. Le temps n'y est pas; il pleut.
Moteur ronronnant, nous approchons des animaux, des pingouins de Magellan et des pingouins de Humbolt, des oies de mer, des mouettes, goélands spécifiques de la région et au détour d'un îlot nous apercevons même une petite loutre qui nage et plonge, une autre qui remonte dandinant sur le rocher escarpé. Sur les hauteurs en promontoire  herbeux, dépassent les têtes maladroites des pingouins qui semblent tant peiner à se mouvoir de la plage au nid et du nid au petit qu'ils tentent de garder tout près. Ce sont vraiment des bêtes trop mignonnes.

Le bateau nous ramène déjà à la plage. Il fait toujours un temps grisâtre. Mais la famille mattonlesvoiles est toute heureuse de cette petite ballade fraîche. Les enfants nous disent que même si ce n'était pas extra-o-rdi-naire, ils ont a-d-o-r-é !
Cap maintenant sur le Fort Ahüi, ancienne fortification nichée au sommet d'une falaise rocheuse. Idéal point d'observation. En contre-bas des criques de plages sauvages et froides sont... comme elles ont toujours été. Même bien avant l'arrivée des bâtisseurs humains...
Avant de nous mettre aux devoirs nous partons nous balader sur le Fort. Les petits chemins qui y mènent sont de véritables tunnels de verdure et de tranquillité. Le paysage en contre-bas et au loin a quelque chose de la Bretagne. La météo aussi.
Nous arrivons à Quemchi, petit port au fond d'une vallée aux bateaux échoués sur le sable à marée basse. C'est la fête nationale aujourd'hui et c'est en plus le Bicentenaire du Chili cette année. Nous avons fait exprès de ne pas être dans une grande ville afin de ne pas trop être chahutés par le bruit, les bals et surtout les personnes qui boivent trop et celles qui conduisent après avoir trop bu... En ce point là nous avons parfaitement réussi notre coup. Il n'y a ici absolument aucune fête. Pas de musique, pas de pétard, à peine quelques drapeaux aux fenêtres. Nous avions quand même espéré quelques activités sympathiques et pas trop fêtardes, mais nous profiterons d'une nuit parfaitement calme.  Quelques personnes attendent le taxi-bateau qui les mènera sur une autre île. Là-bas, peut-être fait-on la fiesta ?

Colo, est la première de ces églises classées. Une fine pluie se met à tomber alors que nous arrivons. Le chemin de sable se mélange à la boue. Nous nous arrêtons un peu avant le portique du stationnement pour ne pas nous embourber dans l'herbe détrempée. Derrière, un pick-up klaxonne. Visiblement on dérange. Nous comprenons que nous arrivons pile à l'heure de la messe. Des femmes habillées de beaux jupons colorés courent vers l'église une guitare à la main. Des enfants costumés les suivent, puis arrivent les hommes au chapeau noir et aux santiags à éperons. Sur le parvis, un homme, très grand appelle les paroissiens, coiffé d'un bonnet de laine au ponpon proéminant. Il porte un épais pull de laine et des sandales à ses pieds nus. C'est le prêtre. Nous avançons timidement, nous demandant si nous allons pouvoir visiter l'église, prendre des photos ? Comme il pleut, tout le monde – une trentaine de personnes – s'est abrité   
sous le porche. Nous demandons timidement si nous pouvons visiter. A notre espagnol médiocre, le curé nous demande d'où nous venons. "Somos de Francia !". Ce à quoi il répond de sa voix claire et forte, dans un français absolument irréprochable : "Vous venez de France !" Nous sommes surpris que quelqu'un nous adresse la parole en français, tout au Sud du Chili, sur une île, dans une église en bois, en contre-bas d'une pente qui cachait entièrement le tout petit village. Nous sommes encore plus déroutés par l'accueil chaleureux et l'invitation à visiter, voir assister à la messe. Le prêtre nous explique en quelques mots que ce sera une messe spéciale à l'occasion du Bicentenaire du Chili, qu'il a fait ses études en France pendant 4 ans, il y a longtemps, et que l'icône qui se trouve au centre de l'autel lui a été offerte par une peintre française qui à exposé ses icônes à Moscou. C'est peu dire qu'il est réussi...

Les paroissiens sont toujours sous le porche. Le prêtre est maintenant revêtu d'une tunique blanche et l'écharpe de cérémonie qu'il porte autour du cou est cousue de multiples dessins naïfs et multicolores. Il se met tout naturellement à l'accordéon. Les gens chantent les prières. Des jeunes adolescents costumés exécutent des danses traditionnelles. Le pas des jeunes filles glisse sur le sol, celui des garçons est frappé fort sur le bois. Nous entrons dans la chaleur relative de l'église. En effet, les portes restent grandes ouvertes et le cru de la pluie pénètre à l'intérieur. Pourtant la chaleur est bien là. L'assemblée est joyeuse. Légère. En lieu de culte triste, nous assistons à une messe chantée, dansée, tous le monde lit la Bible ouverte à tour de rôle, la liturgie est une farandole de questions, de témoignages entre le curé et le public présent. On applaudi, on frappe des mains. La guitare et le tambour       
ponctuent chaque étape. Le prêtre parle distinctement, clairement, et sourit tout le temps. On sent l'assemblée captivée. A vrai dire, il ne parle pas vraiment. Il pose des questions. Les gens répondent joyeusement. Puis il rebondit sur ce qui vient d'être dit. En quelques minutes, l'histoire du Chili, la célébration de l'Indépendance, l'Eglise du Partimoine, la foi. Tout est résumé. Le prêtre n'hésite pas à nous inclure nous aussi. Nous qui sommes si timidement assis tout au fond de l'église, ne comprenant que partiellement la langue. Mais il nous traduit, interrompant tout naturellement son prêche. "Non, nous n'avons jamais vu de messe célébrée ainsi." lui répondons-nous. Des vraies bougies sont allumées sur chaque colonne et des branches arrachées ce matin à la nature sauvage ornent l'autel. Nous sommes tous les quatres envoûtés par le moment. Alors que nos corps tremblent de froid, nous sommes émus par l'instant.
A la sortie de l'église, le père nous invite au repas qui suit. A vrai dire, il nous explique que cela serait très bizarre que nous n'y venions pas. L'hospitalité n'est pas un devoir ici. Elle est naturelle, évidente. Alors nous entrons plus timidement encore dans cette petite salle unique au centre de laquelle, un tonneau d'essence a été coupé en deux dans le sens de la hauteur et sert de barbecue. Le bâtiment est en construction. Pas de fenêtre encore. La porte ne ferme pas non plus et dans le toit est percé un trou qui sert d'évacuation de la fumée. Dehors, la pluie bat fort et il fait vraiment froid. Dans le bidon cuisent tout un tas de cuisses de poulet, de saucisses, de viandes découpées. Une casserole fumante de laquelle sont sorties de pommes de terres cuitent à l'eau. Beaucoup restent debout, mais on nous offre immédiatement un banc. On distribue des assiettes dépareillées, sans            
même droit à "Vive la Rose et le Lilas" en français. Il nous demande aussi d'expliquer aux enfants notre aventure. Ce que nous faisons avec plaisir mais retenue. Alexandre apprend les pas de danse traditionnelle avec les adolescents et Théophile joue avec les autres enfants. Ils sont si heureux de cette journée sans vraiment comprendre ce qui leur plaît. Tout le monde écoute ce que dit le curé.        
Cherchant son écoute attentive. Son regard aimant. L'assemblée se dissout à l'arrivée du bus qui va les ramener à la ville. Que pouvons nous dire à part "Gracias" ? Que pouvons nous dire après tant de simplicité et de bonheur partagé. Nous ne pourrons jamais rendre la gentillesse de ces moments. Il nous reste à la garder précieusement au fond de nos coeurs comme un trésor. Nous sommes venus ici pour visiter une église, un Patrimoine de l'Humanité. Mais le véritable trésor à vivre c'était les gens à l'intérieur des murs de bois, ceux qui y prient (voir le sentiment du monde).
Après une remontée très difficile sur la pente glissante – nous avons dû remonter en marche arrière sur plus de 4 kilomètres – nous arrivons sur le petit port de Quicavi à peine à quelques minutes de là. Nous fêtons l'anniversaire d'Alexandre comme prévu – crêpes, bonbons et film – nous le fêtons avec toute la joie emmagasinée durant cette journée. La cerise sur la gâteau de crêpes.
En passant par Tenaun et San Juan, petits villages typiques et autres églises du Patrimoine, nous allons une nouvelle fois expérimenter l'impossibilité de remonter une pente forte avec notre cher pamking car. Il ne pleut pas cette fois-ci, mais la route TRES pentue n'est goudronnée qu'à quelques endroits critiques. Pas suffisant pour nous. Ni la marche arrière, ni l'élan ne suffisent. Finalement nous mettons toutes les caisses à outils, de pièces de rechange, l'eau et tous les mattons à l'avant. Les locaux nous assurent qu'ils peuvent nous tracter avec un pick-up à propulsion et pour éviter les projections de pierres dans notre parebrise ils utiliseront une simple corde longue de 20 mètres... Gilles est sceptique sur la corde et la capacité de traction du pick-up sur une forte pente avec gravier... Deux hommes prennent place sur la plateforme arrière du pick-up et nous... Et nous passons de justesse. Ouf. On a eu chaud, mais surtout, on recommence à douter de notre véhicule et ça c'est pas bon pour le moral. On se laisse quand même aller, grâce entre autre à la gentillesse de gens qui viennent à chaque fois nous prêter main forte.
Leçon pour l'avenir : sur la route, quand les locaux proposent une solution, il faut les écouter, et au diable les réticences.

Nous voilà maintenant sur le petit traversier qui nous mènera de Dalcahue à l'île de l'île : Quinchao. Nous la parcourons de bout en bout, nous arrêtant aux églises (Achao, Quinchao) et points de vue. C'est superbe. Nous passerons la nuit tout au bout de l'île juste à côté d'un phare. La capucine est à peut-être un mètre de la lumière du phare. A chaque arrêt, les enfants jouent sur les plages, les quais où ils s'inventent des mondes de pirates, de pêcheurs ou de marins. On dirait qu'ils apprécient les îles Chiloé autant que nous. Au moment de nous endormir, on éclate de rire en imaginant que le phare, à un mètre de nos oreillers, est peut-être aussi un phare corne de brume et que nous allons nous réveiller en sursaut cette nuit !
La route continue de quais en petites plages et de criques en arrêts photos. Nous nous arrêtons un plus long moment à Castro où nous mangeons un succulent poisson cru, pour les 19 ans de mariage des parents – on évite les bonbons - et bavardons avec deux françaises   
Guylaine et Alicia, mère et fille, qui voyagent depuis neuf mois (leur site). Nous arrivons au parc des îles Chiloé à Cucao, juste au moment où il commence à re-pleuvoir alors que la nuit tombe. C'est bien entendu à ce moment là que nous nous embourbons pour la troisième fois sur les îles et que pour la troisième fois aussi des gens nous aident en nous tractant. Nous nous endormons un peu dépités juste à côté de l'église, sur la route, n'osant plus rouler sur quoi que ce soit de non goudronné.
La matinée est consacrée au CNED et aux réparations importantes. Et oui, hier en s'embourbant, le frein à main a sauté. Heureusement Mac Gyver sévit toujours avec son couteau suisse. Je crois que Gilles développe une patience et surtout une ténacité incroyable pendant ce voyage. Y a-t-il, quelque chose qu'il n'a pas réparé sur ce sacré camping car ?

Avant de repartir, nous visitons le cimetière fait de maisonnettes en bois typiques des îles.
Tout au sud de l'île à Quellon, nous apprenons que tous les bateaux pour Chaiten sont complets pendant deux semaines et qu'en plus le prix de passage est assez cher. De notre côté, nous commençons à douter de faire la Carretera Australe -  
Malgré nos mésaventures de route et le temps très maussade, les ìles Chiloé nous laissent un merveilleux souvenir. Des paysages saisissants, des gens adorables, une tranquilité séculaire, des maisons en bois coloré, le mariage de la mer sauvage et du doux pâturage. Il faut croire qu'il règne une atmosphère si particulière et attachante sur ces ìles qu'elles peuvent se faire pardonner tous leurs caprices.

A Puerto Montt, nous faisons remplacer la pièce bricolée par une pièce d'origine, mais le bruit suspect que nous avions n'a pas disparu. Nous décidons de continuer la route par l'Argentine en rejoignant Bariloche où il y a un garage Fiat. Nous sommes de moins en moins certains de vouloir rejoindre la Carretera Australe... On verra à Bariloche.

Nous bivouacons à nouveau au bord du lac Llanquihué, celui qui a le Fujiama à la place du Mont Blanc... Et ce soir, les volcans se dévoilent.
Une journée de plus sur le même bivouac pour les devoirs et la mise-à-jour du site web. Là, il y avait pas mal de boulot c'est vrai.
Sur la route vers l'Argentine, nous nous arrêtons au parc Puyehué où nous espérons nager dans les thermes et passer la nuit. Au Chili et en Argentine, plusieurs parcs sont gérés sous forme de concession. Le parc appartient à l'Etat, mais les bénéfices profitent à des sociétés privées. Il en résulte une surenchère complètement dispropotionnée des prix. Ici par exemple, le prix de l'entrée est d'une dizaine d'euros par personne. On passe. Mais pour dormir une nuit sur le parking - sans aucun service - on nous demande 35 Euros ! Il faut quand même pas exagérer. Nous partons donc dormir dans la forêt avoisinante. Et toc.

Sur le parking nous faisons la connaissance d'une petite famille chilienne – grands-parents, parents et enfants - qui parlent allemand depuis six générations qu'ils se sont établit ici ! Une communauté germanique vit dans la région. Ils ont même des écoles qui permettent de faire perdurer leur langue. C'est chouette de découvrir les parcours de vie. Nous les quittons après 30 minutes à peine de discussion avec le sentiment que nous aurions pû devenir des amis. Bizarre.
Au matin nous traversons la frontière sans problème en direction de l'Argentine. Ici aussi, les deux postes de frontière sont séparés de plusieurs dizaines de kilomètres...

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RETROSPECTIVE SUR LE CHILI

Du Désert d'Atacama - le désert le plus aride au monde - en passant par les couleurs enivrantes de Valparaiso, aux Iles Chiloé ou il pleut 2 jours sur 3, le Chili est de long en long (pas de large) un pays contrasté. Les rencontres n'ont pas été nombreuses car les gens ne sont pas réputé pour leur chaleur, mais tout a été rattrapé avec notre rencontre du père Mariano et de la communauté de l'Eglise de Colo. Nous y avons passé l'une des journées les plus touchantes de notre voyage.