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030_Argentine_De_Punta_Tumbo_a_Buenos_Aires
Sur le bateau, l'accueil est assez frais à tous les niveaux. Les chambres ne sont pas propres, l'équipage très renfrogné et les autres passagers assez distants. Les histoires de vols dans les camping cars à bord des bateaux Grimaldi étant très répendues, nous sommes, il faut le dire plutôt sur la        
Nous quittons Buenos Aires avec 24 heures de retard. Nous tournons nos regards une dernière fois vers cette ville, ce pays, ce continent, sans cligner des yeux, cherchant à en emporter une part avec nous.

Les jours qui suivent ne méritent pas vraiment d'être détaillés au jour le jour, puisque chaque jour ressemble plus au précédent. Lever à 7h00 pour un petit déjeuner à 7h30. Ecole le matin et déjeuner à 11h00 où nous n'avons pas du tout faim. Après-midi à tenter de s'occuper entre les jeux de société, les films, les petites ballades sur le pont et la sieste. A 18h00 précises, c'est le repas du soir.

Les deux premiers jours, la nourriture ne nous semble pas mauvaise. Est-ce le fait simple de ne pas devoir cuisiner ou la nouveauté ? En tous les cas, cette impression va très vite s'estomper, car les menus vont devenir de plus en plus terribles. En passant pas la sampiternelle soupe de petites pâtes aux lentilles tout droit sorties de la boîte de conserve, les steaks de boeufs qui pourraient aisément remplacer nos semelles de souliers sans oublier la mémorable pizza aux frites. Mais oui chers lecteurs, pas d'erreur de frappe. De belles et calcinées frites jetées sur une pâte à pizza avec un peu de mozzarella quand même. Vous l'avez deviné. Nous ne sommes pas enchantés. Heureusement la barbouille des premiers jours de navigation, durant lesquels il faut s'habituer aux mouvements des vagues, disparaît au bout de quelques jours.

Il règne dans l'équipage une ambiance très tendue qui se reflète rapidement entre les passagers. Là aussi, nous sommes déçus.

Pour rester positifs, il y a quand même des choses agréables. Tout d'abord, nous dormons beaucoup. Mais vraiment beaucoup. Nous continuons à bonne allure l'école des enfants. La partie de l'équipage qui est indienne est sympathique et souriante. Nous avons aussi tout le temps de dire au revoir à notre voyage et à notre style de vie de ces derniers mois. C'est un temps de recul qui nous est bien nécessaire pour assimiler tant de choses vécues. Du temps aussi pour imaginer la suite. Consolider le vécu et rêver ce qui est venir. Quand bien même les choses restent assez tourbillonnantes.
Aux escales, nous pourrions descendre. Mais à Paranagua, Gilles est couché avec 40 de fièvre. A Santos de Brazil l’arrivée se fait en toute fin d'après midi. Trop délicat d'aller visiter à la tombée de la nuit. Tant pis. L’entrée tout en lenteur dans le port reste néanmoins totalement unique.

L’arrivée à Rio de Janeiro se fait également en fin de journée. Dommage. Mais l’arrivée au port est particulièrement magique; elle est située dans un décor de roches vertigineuses plongeant dans une mer saupoudrée du vert d'une nature généreuse. Les buildings, l'aéroport et toutes les infrastructures de la ville sont jetés anarchiquement dans une baie        
majesteuse ou l'on se demande comment cela se fait qu'il en ressort finalement une certaine harmonie; une ville unique.
Nous observons l'effervescence des ports, le travail des dockers, cotoyons la vide rude des marins... Tout un univers qui nous est inconnu.


6 jours pour traverser – au moins large – cet immense masse d'eau qu'est l'Océan Atlantique. Vertigineux. Les nuits sont noires, aucune lumière à l'horizon, aucun bateau au loin. Nous sommes seuls, complètement seuls dans cette masse noire où le ciel de la nuit se confond avec le noir de l'eau. Seul le bateau semble savoir où aller. Le temps est beau, parfois nuageux, et la mer calme. De lentes vagues viennent faire osciller le bateau. Le roulis est lent et monotone. Tant mieux.
La lenteur des jours qui passent est en fort contraste avec nos trépidentes activités de cette année et demi passée. Gilles apprécie, Natacha s'ennuie et les enfants ne voient pas le temps passer.
Seul l'exercice d'évacuation viendra troubler notre lente progression aquatique. Tout l'équipage a rendez-vous sur le pont, avec les gilets de    
sauvetage. Chacun prend place dans un des canaux de sauvetage, genre de sous-marin à la Jules Verne totalement étanche. On règle les sangles. Chacun se voit attribuer sa place au cas où... sympa le divertissement...
L'océan nous laisse complètement nuls. Les bras ballants. La bouche ouverte. Une telle immensité est-elle vraiment possible ? A mi-chemin entre l'émerveillement, la fascination et la peur de cette immensité inconnue nous perdons nos repères.
Après 6 jours, nous entrevoyons à nouveaux les côtes. Celles d'un nouveau continent. L'Afrique...
A Dakar, nous pouvons descendre et visitons rapidement la ville en compagnie de Mohammed. On ne peut pas dire que la ville nous laisse un souvenir intarrissable, mais nous nous sentons       
plongés immédiatement dans un autre monde. La chaleur nous assomme. Aucun bâtiment ne retient notre attention, mais la vie, elle, est partout. Dure. Riche. Grouillante. Miséreuse. Nous n'y restons que le temps de nous étourdire. De nous choquer aussi, par la misère qui sans conteste est très palpable, un niveau plus bas encore que ce que nous avons pu voir en Amérique latine. De nous faire goûter une minuscule bouchée pimentée de ce que doit être l'Afrique.
Nous remontons la côte Africaine. Au fur et à mesure que les jours passent, nous sentons les degrés diminuer. Nous remontons vers l'hiver. Les changements d'heures aussi nous le rappelent. Nous avons déjà passé trois fuseaux horaires depuis Buenos Aires...
Cette fois, nous profitons pour aller visiter la cabine de pilotage. Entre GPS, pilote automatique, radios, radars, sonars et station météo nous sommes un peu perdus.
Compliqué de piloter un tel engin.

Nous passons proche de la côte marocaine. A babord, nous voyons les iles canaries. Une photo et puis on va faire l'école...



Encore quelques jours monotones avant d'arriver à Hamburg, ponctués par une soirée organisée par l'équipage indien. La nourriture indienne est excellente (enfin celle qui n'est pas épicée...) et nous change de notre quotidien, la musique – un mélange de techno et de musique indienne -  sature les enceintes et l'équipage danse et s'éclate pendant des heures... Ainsi que nos enfants !
Les hommes dansent ensemble, l'amitié est forte et nécessaire pour endurer 10 mois sur la mer, loin de leurs proches. Nous ne ferons qu'un aller simple Buenos Aires-Hamburg. Ils feront 5 aller-retours avant de retrouver leurs familles.

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