retour à l’accueil
1
pages
2
3
La vida es une improvisacion
San Cristobal de Las Casas / Mexique
On les voit déambulant un peu partout. Chemise large ouverte sur chapelets de colliers artisanaux, pantalon bouffant vivant d'une ou deux semaines sans lavage, chevilles chaudement prises dans des guêtres tricottées tombantes sur tongues de cuir, bracelets de ficelles aux poignets, love tatoué au creux de la nuque dévoilé sous chignon de dreadlocks...... eh oui ce sont les baba cool. Et il y en a une belle brochette ici à San Cristobal de la Casas.
Les beaucoup trop jeunes se nourrissant de l'illusion qu'un pull en laine de lama peu changer le monde, les perdus, yeux mi-clos entre deux joints, les ouvrant entre le mot "amour" et "t'as-pas-une-clope ?", ceux pour qui il s'agit d'un look qu'ils arboreront pendant les vacances et puis les vrais, ceux pour qui ce n'est pas un déguisement, mais une référence à laquelle ils s'accrochent pour vivre à contre-courant. La quarantaine, la cinquantaine souvent, la
Les beaucoup trop jeunes se nourrissant de l'illusion qu'un pull en laine de lama peu changer le monde, les perdus, yeux mi-clos entre deux joints, les ouvrant entre le mot "amour" et "t'as-pas-une-clope ?", ceux pour qui il s'agit d'un look qu'ils arboreront pendant les vacances et puis les vrais, ceux pour qui ce n'est pas un déguisement, mais une référence à laquelle ils s'accrochent pour vivre à contre-courant. La quarantaine, la cinquantaine souvent, la
Sentiment du monde précédent
soixantaine parfois. Arrivés à San Cristobal par hasard durant un voyage au long court qui devait les mener sur les hauts plateaux boliviens et qui n'en sont jamais repartis.
Voulant vivre d'idéaux plus que d'ambition, ils ont trouvé ici de quoi "s'arranger" avec la réalité. Les causes à défendre, elles sont toutes là. La pluralité des éthnies - ayant su garder une identité unique malgré une très forte et encore récente discrimination -, une pauvreté visible, devenant palpable dans certains quartiers...
Et puis San Cristobal est aussi un creuset d'idéaux néo-zapatistes dormant au côté d'un communisme de principe. Ils y ont fondé des communautés de je-pense-pas-comme-tout-le-monde, ouvert des restaurants bio, des boulangeries de pain pétrit à la main et cuit au feu de bois, inventé une ligne d'habits équitables et vendent de la musique éthnique relaxante. Pour vivre ils sont retombés dans certains des travers qu'ils combattaient mais pourtant ils ont essayé d'inventer un nouveau monde. Dans leur yeux on décèle un certain mélange d'excuses d'avoir succombé au confort qui est pourtant nécessaire à tous et du rêve toujours vivant qui les fait vibrer. Un compromis dont ils devraient pourtant n'avoir aucune honte. La vida es une improvisacion.
Voulant vivre d'idéaux plus que d'ambition, ils ont trouvé ici de quoi "s'arranger" avec la réalité. Les causes à défendre, elles sont toutes là. La pluralité des éthnies - ayant su garder une identité unique malgré une très forte et encore récente discrimination -, une pauvreté visible, devenant palpable dans certains quartiers...
Et puis San Cristobal est aussi un creuset d'idéaux néo-zapatistes dormant au côté d'un communisme de principe. Ils y ont fondé des communautés de je-pense-pas-comme-tout-le-monde, ouvert des restaurants bio, des boulangeries de pain pétrit à la main et cuit au feu de bois, inventé une ligne d'habits équitables et vendent de la musique éthnique relaxante. Pour vivre ils sont retombés dans certains des travers qu'ils combattaient mais pourtant ils ont essayé d'inventer un nouveau monde. Dans leur yeux on décèle un certain mélange d'excuses d'avoir succombé au confort qui est pourtant nécessaire à tous et du rêve toujours vivant qui les fait vibrer. Un compromis dont ils devraient pourtant n'avoir aucune honte. La vida es une improvisacion.
Sentiment du monde suivant